Paul Brouillard occupe une place de choix dans l’histoire du golf

PIONNIER. Lorsqu’on écrira la riche histoire du golf estrien, il faudra assurément garder une place de choix dans ce livre pour Paul Brouillard, fondateur et ex-propriétaire du Club de golf Venise.

Après avoir mené une fructueuse carrière dans le domaine automobile à Magog et Sherbrooke – selon ses dires, il était le concessionnaire Chevrolet-Oldsmobile le plus performant entre Montréal et Québec – M. Brouillard décide de se lancer dans l’aventure du golf au milieu des années 1970, malgré une expertise plutôt limitée dans le domaine.

« À l’époque, j’allais jouer régulièrement au Country Club (Sherbrooke) et le CA m’avait demandé de redessiner le parcours. Je passais mes hivers en Floride et je connaissais de très beaux terrains. Mais quand je suis revenu au printemps et que j’ai présenté les plans aux membres (du club sherbrookois), on m’a répondu qu’il n’y avait pas d’argent pour réaliser ce projet. J’ai donc décidé de partir mon propre terrain », se rappelle-t-il avec un certain plaisir.

Ayant fait l’acquisition d’un immense terrain agricole à cheval sur la frontière entre Magog et Deauville, Paul Brouillard se met en tête de transformer l’endroit en parcours de golf.

« Je commençais à travailler tôt le matin et je rentrais souvent très tard. Un soir, Irène est venue m’avertir que ce n’était pas très prudent de travailler seul dans le bois, surtout qu’il était dépassé 22 h », raconte-t-il en riant.

Deux ans après avoir acheté son terrain, M. Brouillard inaugurait un premier 9 trous à l’été 1977, et en ajoutait un deuxième en 1982. 

Le second parcours de 18 trous, celui qu’on appelait le Deauville, a ensuite vu le jour en deux étapes (1985 et 1989).

« Durant nos bonnes années, on comptait jusqu’à 800 membres et on était l’hôte d’une cinquantaine de tournois. On avait également une salle de réception qui pouvait loger plus de 500 invités ».

« On a accueilli plusieurs personnalités au fil des ans, que ce soit du domaine sportif ou artistique. Kenny Rogers est même déjà venu jouer chez nous. Malheureusement, il n’a pas voulu se faire prendre en photo », regrette le fondateur du Club Venise.

Les plus vieux se rappelleront aussi qu’une piscine faisait partie du cachet de l’endroit. « Au départ, la piscine était à l’extérieur, tout juste à côté du chalet, mais on l’a intégré ensuite à notre salle intérieure lorsque nous avons agrandi le tout. À cette époque (années 1980), il y a eu plusieurs soirées bien arrosées qui se sont terminées aux petites heures du matin. Je n’étais pas toujours présent, mais je crois qu’il s’est commis quelques péchés autour de cette piscine », lance-t-il en riant.