Parc national du Mont-Orford: avis divergents entre «fatbikes» et randonneurs

LOISIRS. La cohabitation entre usagers de vélos à pneus surdimensionnés (fatbike) et randonneurs semble une réussite aux yeux de la direction du parc du Mont-Orford, mais des marcheurs remettent en question ce partage de sentiers.

Rosa et Marc-Gilles Bouchard pratiquent la randonnée paisible et contemplative depuis une quinzaine d’années dans ce parc national. «Nous fréquentions jusqu’à quatre fois par semaine les sentiers de randonnée pédestre. Depuis trois ans toutefois, nous nous sentons exclus d’un parc qu’on adore depuis longtemps et pour lequel on s’est établi à Orford en permanence», s’inquiète-t-il.

Même s’il souligne le bon comportement des usagers réguliers, ce couple peste surtout contre le comportement «agressif et sportif» d’une poignée d’usagers qui se promènent en groupe. «Ces loisirs sont complètement incompatibles, car c’est vraiment énervant de voir surgir, à chaque détour, un de ces mastodontes en cavale», se plaint M. Bouchard.

Une altercation avec un cycliste, que M. Bouchard compare à un cas de rage au volant, a été la goutte de trop. «On nous a frôlés, on nous a manqué de respect et on nous a traités de vieux», déplore-t-il.

 

Une cohabitation réussie

La directrice du parc national du Mont-Orford, Brigitte Marchand, admet avoir géré quelques cas problème. Elle précise néanmoins qu’il ne s’agit que d’une minorité, car, selon elle, la cohabitation entre «fatbikes» et randonneurs représente une réussite depuis trois ans.

Elle prend au sérieux ce type de plainte. Elle assure faire les suivis avec les bonnes personnes, comme les présidents de clubs de vélo, pour qu’ils interviennent à leur tour s’il s’agit de leurs membres. «Nous avons une excellente collaboration avec les clubs. Les usagers corrigent rapidement leur tir, car ils comprennent qu’ils nuisent alors à la majorité au bon comportement. Ils savent qu’il ne s’agit pas d’un centre d’entraînement. La priorité est aux marcheurs», explique Mme Marchand.

La direction du parc poursuit l’analyse de cette cohabitation. Elle trace un bilan positif jusqu’à maintenant, mais ne peut se prononcer sur le retour ou non des «fatbikes» dans des sentiers de raquetteurs et de randonneurs l’an prochain. «Ce dossier demeure en évolution et en développement. Je réitère que, dans l’ensemble, le partage des sentiers se déroule très bien, même avec une clientèle de cyclistes hivernaux à la hausse», ajoute la directrice du parc.

Compte tenu de ce sport de plus en plus populaire, le parc national a aménagé 11 km de sentiers réservés exclusivement au «fatbike». Ces portions s’ajoutent aux 18 km actuels en cohabitation avec les randonneurs.

Par ailleurs, le Canton d’Orford vient d’ajouter le vélo à pneus surdimensionnés comme activité dont le tarif d’accès au parc est remboursé à 50 % par la Municipalité. La mairesse Marie Boivin préfère se tenir loin du débat entourant la cohabitation des sentiers. «J’encourage le plein air et la diversité, dit-elle. Je suis convaincue que le parc trouvera un terrain d’entente en faveur de tous les usagers, autant les sportifs que les marcheurs contemplatifs à la recherche de quiétude.»