«On se parlait presque tous les jours depuis 43 ans»

TRAGÉDIE. Le Magogois Luc Normandin ne garde que de bons souvenirs de son grand ami Jean Lapierre avec qui il a partagé sa vie professionnelle et personnelle au cours des 43 dernières années.

De leur première rencontre en 1973 à Granby est née une relation exceptionnelle, alors que les deux hommes sont restés complices jusqu’au jour où la tragédie a frappé, le 29 mars dernier. M. Normandin écoutait les nouvelles à la radio, lors d’un trajet entre Magog et Eastman, lorsqu’il a appris qu’un avion venait de s’écraser aux Îles-de-la-Madeleine.

«En arrivant à la maison, j’ai aussitôt écrit à Jean pour savoir s’il était correct. On se parlait presque tous les jours depuis 43 ans. Il me répondait toujours, mais pas cette fois-là. Je suis resté rivé à la télévision, mais c’est en appelant au cabinet de son fils Jean-Michel que j’ai compris qu’il était décédé», explique M. Normandin.

Une nouvelle qui a eu l’effet d’une véritable onde de choc pour l’homme originaire de Granby, qui a travaillé avec Jean Lapierre durant toute sa carrière politique. C’est lui qui a été son confident et son homme de confiance, particulièrement dans les années 2000, à titre de chef de cabinet. Luc Normandin a même suivi les traces de son acolyte en optant pour une carrière dans les médias dans les années suivantes.

«Jean a toujours été un gars de cœur et de famille avec de bons principes. Il a toujours travaillé fort pour les bonnes raisons, sans aucune prétention. Je connaissais 99% des gens qu’il côtoyait et je peux dire, honnêtement, qu’il n’avait aucun ennemi. Il était franc dans ses propos, très direct, mais ses attaques n’étaient jamais personnelles», ajoute-t-il.

Malgré la douleur, M. Normandin garde les deux pieds sur terre. Il préfère accepter la réalité plutôt que d’essayer de comprendre. Le fait d’en parler ouvertement vient mettre un certain baume sur sa blessure, mais il sait que le vide sera immense. «C’est arrivé, je ne peux rien y faire. Je vis une immense peine, mais c’est le destin. J’essaie de faire mon possible pour aider la famille et de me rendre utile. Au moins, je me dis qu’il est parti avec des gens qu’il aime et ses petits-enfants sont toujours vivants», conclut-il.