Nouvelle caserne à Magog: les paramédics resteront-ils basés à Sherbrooke?

SÉCURITÉ. Les responsables chez Ambulance de l’Estrie n’ont toujours pas pris de décision à savoir si les changements de quart de travail des paramédics continuera de se faire à Sherbrooke, et ce, malgré la construction d’une nouvelle caserne à Magog.

Comme l’explique le directeur aux opérations chez Ambulance de l’Estrie, Jean-François Pellerin, la caserne a été conçue de manière à ce que trois véhicules puissent demeurer en tout temps en sol magogois. Toutefois, aucune décision n’a encore été prise en sens. «Il y a plusieurs considérations à évaluer et c’est important de prendre le temps pour bien le faire. On se donne jusqu’à février 2019 au maximum pour travailler là-dessus et présenter notre analyse au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, qui aura le dernier mot», soutient M. Pellerin.

Située derrière le nouveau bâtiment qu’occuperont les pompiers de Magog, la future caserne pourrait aussi prendre la relève du quartier général de Sherbrooke advenant un accident très grave, comme un incendie.

Le directeur aux opérations rappelle que les ambulances partent de Sherbrooke depuis quelques années et que son équipe est habituée à jongler avec cette situation. «Les horaires sont faits en conséquence et de manière à minimiser l’impact sur les services. Je ne cacherai pas que par le passé, cette situation a causé des situations problématiques par moment. Mais ça fait partie de notre métier de gérer des imprévus. Évidemment, s’il rentre six appels en même temps et que nous avons seulement trois ambulances de disponibles, on va être mal pris, même si les véhicules restent à Magog», ajoute-t-il.

D’ailleurs, lorsque les effectifs le permettent, les ambulances sont déployées à des points de service stratégiques sur le territoire. Il y en a un notamment à la halte routière, près de l’autoroute 10, pour permettre d’arriver plus rapidement, par exemple, au Canton de Potton, Stukely-Sud et Eastman.

Les employés surpris

Le président du Syndicat des paramédics de l’Estrie-CSN, Christian Beaudin, avoue que les travailleurs s’attendaient à ce que les changements de quart de travail se fassent dorénavant à Magog. Pour eux, il s’agit d’une orientation «logique», sachant que le temps passé sur la route entre Magog et Sherbrooke représente une perte de couverture, et ce, à tous les jours.

Toutefois, M. Beaudin reconnaît que ce dossier est loin d’être facile à gérer pour les patrons. «Ce n’est pas noir ou blanc. Il y a des pour et des contre dans les deux scénarios. Mais c’est certain qu’en demeurant en tout temps à Magog, on viendrait pallier à l’insuffisance de ressources. Dans le meilleur des mondes, il y aurait trois à quatre véhicules de plus pour en avoir toujours de disponibles plutôt que d’être à court, comme c’est trop souvent le cas actuellement», conclut la président syndical, lui-même ambulancier paramédic.

Notons que le conseil de ville de Magog a adopté une résolution, lundi soir, pour appuyer les ambulanciers «afin de garder les ressources humaines et matérielles à Magog».