Naissance d’un groupe métis dans Memphrémagog

ORIGINE. Un groupe métis est sur le point de prendre naissance dans la MRC de Memphrémagog. L’objectif est non seulement de se regrouper au sein d’une même communauté, mais aussi de mettre en valeur la richesse de l’héritage métis.

L’organisme sans but lucratif, appelé Métis Memphrémagog Mamlhabagak (Memphrémagog en Abénaquis), fera d’ailleurs une de ses premières apparitions publiques à l’inauguration de la Maison Merry de Magog, en juin prochain. Ses membres en profiteront pour y tenir une cérémonie de purification et de chants amérindiens pour souligner la découverte d’artefacts amérindiens sur place.

L’un des leaders du groupe, José Pouliot, alias «White Crow», rappelle qu’il s’agira aussi d’une occasion pour célébrer la première occupation de la région par les Amérindiens, il y a plus de 10 000 ans. «On vit sur leurs terres. Ils y habitaient bien avant l’arrivée des Européens. Il ne faut pas l’oublier», insiste «White Crow».

Il rappelle d’ailleurs que les fouilles et découvertes archéologiques se multiplient depuis quelques années dans les Cantons-de-l’Est, incluant la MRC de Memphrémagog avec le passage des Abénaquis et des Hurons. Dans cette optique, des membres du groupe Métis Memphrémagog préparent l’événement Présence autochtone, qui se tiendra lors de la prochaine Fête du Canada à Georgeville. Des Amérindiens de diverses nations ont été invités pour animer la rencontre.

José Pouliot met l’accent sur le sérieux de leur démarche pour éviter que les gens croient que leurs rencontres ou «pow-wow» sont des partys où coulent drogues et alcools. Même le traditionnel calumet de la paix se compose de tabac, assure-t-il.

De plus, le groupe ne crée pas un organisme pour émettre des cartes de membre permettant d’éviter de payer des taxes, des droits de pêche ou de chasse, comme ces avantages que les Amérindiens ont parfois. «Au contraire, notre mouvement est davantage culturel et spirituel», lance «White Crow».

Par exemple, un des objectifs du groupe consiste à faire reconnaître la culture et la spiritualité métisse comme une partie essentielle du patrimoine vivant du territoire québécois. Cette communauté souhaite également apprendre et partager la culture autochtone, comme l’artisanat, la médecine, la langue, les cérémonies, etc.

José Pouliot fait d’ailleurs son apprentissage de la culture et de la spiritualité amérindienne avec son guide Paul-Conrad Carignan, un homme considéré comme un ancien par ses pairs.

Un autre objectif est d’introduire une nouvelle gouvernance au sein des organisations métisses du Québec. Leur rêve est d’unifier, un jour, tous les métis derrière des intentions et des buts capables de faire valoir leur reconnaissance.

Information et inscription au metismemphremagog@gmail.com.