Michel Breton admirait le regretté Bernard Landry

POLITIQUE. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’avoir un tête-à-tête avec son idole, encore moins lorsqu’il a occupé des fonctions aussi importantes que celles de premier ministre du Québec. Pourtant, Michel Breton l’a vécu ce moment il y a deux ans, lorsqu’il s’est retrouvé comme chauffeur personnel du défunt Bernard Landry. Membre de longue date du Parti québécois et aujourd’hui président régional du PQ en Estrie, Michel Breton a toujours éprouvé une grande admiration pour M. Landry, décédé le 6 novembre à l’âge de 81 ans, qu’il qualifie d’orateur et d’érudit «exceptionnel». Comme bien des militants souverainistes, le Magogois lui a serré la main à plusieurs reprises, mais les échanges se limitaient toujours aux bonnes manières, sans plus. «Je n’avais jamais eu la chance de lui dire à quel point il m’inspire. J’ai toujours senti en moi une espèce d’admiration pour son parcours, sa personne et sa vision. Je pense au  développement des industries technologiques, son ouverture pour les échanges commerciaux, la création des CPE et j’en passe. Pour moi, dans tout le Québec moderne, il y a du M. Landry», soutient Michel Breton. Quand le hasard fait bien les choses Mais voilà qu’une offre qu’il ne pouvait refuser s’est présentée à lui au printemps 2017. M. Landry avait été approché pour le 15e anniversaire du Comité estrien de la Journée nationale des Patriotes afin d’y présenter une conférence, un exercice auquel il se prêtait régulièrement. Toutefois, sa seule condition pour y participer était de lui fournir le transport de sa résidence à Verchères jusqu’à Sherbrooke. Une demande qui a été reçue comme un honneur pour Michel Breton, qui s’est porté volontaire sans hésitation. «Quand je suis arrivé chez lui, j’ai vite remarqué qu’il était déjà affaibli. Il marchait avec une canne et sa femme s’était assurée de bien l’emmitoufler pour ne pas qu’il attrape froid. C’était une journée magnifique et je flottais littéralement sur un nuage.» Le trajet de plus de deux heures, aller-retour, n’aura jamais passé aussi vite pour M. Breton, qui se souvient des moindres faits et gestes de son distingué invité. «Il regardait par la fenêtre et contemplait les paysages en disant qu’on avait un beau pays», raconte-t-il. Ça semblait lui faire de bien de sortir de chez lui. Comme tout politicien qui se prépare à une activité publique, il a fait un survol du journal pour être aux faits des dernières nouvelles. J’avoue qu’il s’est aussi permis une petite sieste, ce qui était tout à fait normal.» Surtout que M. Landry a été d’une grande générosité lors de cette journée du 21 mai 2017, en assistant aux célébrations du début jusqu’à la fin. Même s’il s’agissait d’une activité locale, à petit auditoire, l’ex-premier ministre aura été fidèle à ses convictions les plus profondes. «On reconnaissait dans son regard et ses paroles toute sa passion pour l’histoire et sa fierté patriotique. Je me considère très privilégié d’avoir vécu ce moment, surtout que je crois qu’il a été incapable de célébrer la fête des Patriotes cette année. Le Québec a vraiment perdu un grand homme», conclut M. Breton. Rappelons que M. Landry est décédé le 6 novembre dernier à l’âge de 81 ans. Il souffrait de fibrose pulmonaire depuis plus d’une décennie.