Memphrémagog veut devenir le fleuron touristique du Québec

TOURISME. La nouvelle équipe de direction de Tourisme Memphrémagog n’est en place que depuis quelques mois à peine, mais elle clame déjà haut et fort que la région doit retrouver ses lettres de noblesse et devenir le fleuron touristique de la province.

L’arrivée du président du conseil d’administration de Tourisme Memphrémagog, Yannick Beaupertuis (Estrimont et Owl’s Head), a marqué le début du processus de restructuration. Lui-même cumulant près de 20 années d’expérience dans l’industrie touristique québécoise (Montréal et Mont-Tremblant notamment), il recrute un directeur général (Éric Verreault) ayant 25 années d’expérience dans le milieu dans quelques régions de la province.

En prime, M. Verreault connaît bien la région pour y avoir habité et travaillé de 1987 à 1998. Il a notamment été le coordonnateur de la première Fête des vendanges Magog-Orford, en plus d’avoir œuvré au sein de la défunte Corporation touristique Magog-Orford.

Sans se connaître au départ, ils partagent la même vision de développement touristique. Rapidement, ils s’entendent avec les administrateurs de Tourisme Memphrémagog et de la Fête des vendanges pour fusionner des services administratifs, comme la direction générale avec M. Verreault, le bureau et les responsables des communications.

Les deux dirigeants caressent de grandes ambitions, mais admettent que leur organisation n’a pas les moyens financiers pour atteindre son but, en l’occurrence devenir la référence touristique dans la province. En termes de visiteurs, M. Beaupertuis souhaite que Memphrémagog aide les Cantons-de-l’Est à doubler Charlevoix et les Laurentides aux 3e et 4e rangs, et ce, après Montréal et Québec.

«On peut y arriver, mais on doit d’abord ériger de solides bases, se mobiliser et travailler collectivement», annonce le président.

M. Verreault, qui a déjà entendu cet objectif par le passé dans la région, croit cependant que cette nouvelle relance est la bonne. «Nous avons l’expertise et le bagage pour réussir. Nous savons où nous voulons aller, mais le nerf de la guerre demeure le financement», assure-t-il.

Outre les fonds à obtenir, les défis sont nombreux. Tourisme Memphrémagog doit rapidement se retrousser les manches même si la beauté des paysages et les nombreuses activités proposées attirent encore des visiteurs. Un document de réflexion de cet organisme rappelle que d’autres «destinations ont progressé rapidement et sont très organisées pour la promotion et le développement, ce qui fait ombrage à notre région depuis un certain nombre d’années. Si le produit est toujours attrayant, il a cependant besoin d’être amélioré et adapté afin de prendre sa place de leader sur l’échiquier touristique québécois», lit-on.

Éric Verreault effectue un retour aux sources dans Memphrémagog.

Un véritable office du tourisme

Pour le relever le défi, Tourisme Memphrémagog souhaite créer un véritable office du tourisme afin de gérer le développement, l’accueil et la promotion touristique, en plus d’offrir un service d’accompagnement aux membres. Ces actions ne sont pas assurées actuellement par cet organisme, faute de moyens.

S’ajoutent de sérieux efforts pour attirer des congrès de 600 personnes et plus, voire des colloques internationaux, ce qui ne se fait pas actuellement. «Nous avons une immense capacité d’accueil inutilisée, car les hôtels ne travaillent pas ensemble. On doit imiter Tremblant qui réussit à concurrencer les centres de congrès de Montréal et de Québec, car les hôtels s’unissent pour attirer les grands groupes et la clientèle internationale», suggère M. Beaupertuis.

L’objectif de Tourisme Memphrémagog consiste à doubler ses membres, soit de passer de 230 à 400. Ses dirigeants souhaitent également convaincre les élus municipaux et provinciaux de contribuer davantage afin de leur donner les moyens de leurs ambitions. En d’autres termes, ils rêvent à des aides financières récurrentes, un peu comme Sherbrooke qui alimente annuellement Destination Sherbrooke.

«On va y arriver, car Memphrémagog représente l’avenir touristique au Québec. Nous bénéficions de tous les avantages et les investisseurs commencent à s’en rendre compte», dit-il, en pensant à la relance d’Owl’s Head et aux investissements d’André L’Espérance à l’Espace 4 Saisons et à L’Étoile-sur-le-Lac.

Journée de mobilisation

À l’aube d’une nouvelle saison touristique, Tourisme Memphrémagog a invité ses membres à une journée d’échanges et de réflexion, qui s’est tenu au Manoir des Sables, le mardi 22 mai.

L’objectif consistait à faire connaître la nouvelle équipe, mais aussi à entendre des idées, des préoccupations et des suggestions.

 

Conflit d’intérêts?

La nomination du directeur général des Vendanges, Éric Verreault, à un poste similaire à la tête de Tourisme Memphrémagog a soulevé quelques interrogations. Des craintes de possible conflit d’intérêts ont été soulevées, certains craignant que les Vendanges soient parfois avantagées lors de prises de décision.

La direction des deux organismes, ainsi que le dg qui cumule la double fonction, assurent que la gestion de tous les dossiers sera faite dans les règles de l’art. Un protocole d’entente sera bientôt signé entre les deux parties pour éviter la confusion. Ces dirigeants sont convaincus que les deux organisations tireront plutôt profit d’une gestion combinée pour économiser de l’argent. Une vidéo a été acheminée aux membres pour expliquer la situation, en plus de transmettre la vision de l’organisation.

Composition du conseil d’administration de Tourisme Memphrémagog

Yannick Beaupertuis, Estrimont et Owl’s Head : président

Jean-Paul Scieur, Cep d’Argent : vice-président

Johanne Brouillet, Vallée du Massawippi

Romy Quenneville-Girard, Auberge Jeunesse Magog-Orford

Annie St-Amour, Hôtel Villegia

Richard Grenier, gîte Au Cœur du Bonheur

Éric Delbaere, La Grange du Parfumeur

Mélanie Morier, Mont-Orford

Manon Hubert, Espace 4 Saisons

Véronique Lettre, Atelier C

Pierre Dussault, Destination Owl’s Head

Vicki-May Hamm, mairesse de Magog

Jacques Marcoux, maire du Canton de Potton

Éric Verreault, directeur général