Memphrémagog: le cannabis toléré dans plusieurs villes

RÉGLEMENTATION. Plutôt d’opter pour la ligne dure comme la Ville de Magog, la majorité des municipalités de la MRC de Memphrémagog permettront la consommation de cannabis dans tous les endroits publics où la cigarette est déjà tolérée. Ce qui veut donc dire que dans moins de deux semaines (17 octobre), les citoyens concernés pourront fumer leur joint en public, à la vue de tous, sans crainte d’être arrêté par la police. Toutefois, il y a certaines conditions à respecter comme c’est le cas pour les fumeurs de tabac. Par exemple, il sera interdit de consommer du «pot» à moins de neuf mètres de la porte d’un bâtiment public. La même distance à respecter s’applique dans les parcs, où se trouve une aire de jeu pour les enfants. Le préfet de la MRC de Memphrémagog, Jacques Demers, rappelle que cette orientation respecte les recommandations de la Direction de la santé publique. «Tous les élus ont fait leur devoir et la plupart en sont venus à la même conclusion. Au lieu d’aller de l’avant avec une réglementation qui risque d’être difficile à appliquer, on laisse les choses aller, quitte à s’ajuster au besoin. C’est un domaine nouveau pour tout le monde, alors on va apprendre au fur et à mesure», soutient M. Demers. Celui qui est également maire de Sainte-Catherine-de-Hatley précise que les municipalités comme la sienne n’ont pas les mêmes enjeux que les grandes villes, comme Magog et Sherbrooke. «Dans les milieux ruraux, les espaces publics sont moins nombreux, ajoute-t-il. Par exemple, dans la majorité de nos parcs, il y a des modules pour enfants, alors le cannabis sera tout simplement interdit. Les grandes villes ont plus d’enjeux à considérer. Mais reste que si l’on restreint trop, il y a des risques de causer d’autres problèmes.» Potton se garde une petite gêne Pas besoin de chercher bien loin pour trouver un lien qui unit le cannabis et le Canton de Potton. Seulement par son nom, la Municipalité aurait pu profiter de la situation en devenant une destination pour les adeptes de marijuana. Toutefois, il n’en a jamais été question aux dires du maire Jacques Marcoux. «Si nous avions choisi cette approche, je suis convaincu que nous aurions eu une réaction plutôt négative d’un bon nombre de citoyens. Surtout que le Canton de Potton est reconnu pour être une destination de plein air. Mais pour être honnête, on n’y a même pas pensé», fait valoir Jacques Marcoux. Cela étant dit, le premier magistrat est convaincu qu’il faut tout de même faire preuve d’ouverture face à ce changement et respecter le choix de chacun.  «En autorisant le cannabis là où la loi permet le tabac, on s’assure de brimer la liberté de personne. Personnellement, je trouve ça plutôt restrictif d’obliger les gens à fumer chez eux, surtout que bon nombre de propriétaires d’appartement risquent de le refuser. Et mon opinion et celle du conseil ne sont biaisées d’aucune façon, car il n’y a pas un seul fumeur parmi nous», précise M. Marcoux. Les jeunes et les productions illégales Malgré la légalisation, le travail des policiers à l’égard du cannabis restera sensiblement le même aux dires du directeur Guy Roy. Les deux priorités demeureront la consommation chez les jeunes et les cultures illégales. «On sait que les risques sur la santé sont plus grands chez les jeunes qui consomment du cannabis. Il faut continuer à s’y attaquer, en visant notamment ceux qui leur fournissent la drogue», explique le directeur Roy. En ce qui concerne l’application des règlements entourant le cannabis, le grand patron reconnaît qu’il aurait été préférable que les municipalités desservies par la RPM, soit Magog, Canton d’Orford, Austin et Sainte-Catherine-de-Hatley, s’entendent sur une orientation commune. «Cela étant dit, nous allons appliquer les règlements en vigueur de façon intelligente, toujours en fonction des priorités opérationnelles», conclut-il.