Mauvais soins allégués: un couple de Magog dépose une plainte au Protecteur du citoyen

SANTÉ. Après un dépôt de plainte au CIUSSS de l’Estrie, Richard Racicot et Nicole Caron se tournent maintenant vers le Protecteur du citoyen pour se faire entendre. Proche aidante de son conjoint, Nicole Caron déplore le traitement qu’il a reçu, entre autres, à l’hôpital de Memphrémagog.

«Mon conjoint qui a 77 ans est diagnostiqué de trois maladies dégénératives depuis 2013», précise d’entrée de jeu la femme de 73 ans.

Fin juin 2020, suite de la dégradation importante de son état de santé, l’homme est pris en charge par l’hôpital de Magog. Tout d’abord à l’urgence pour 48 heures, il est ensuite transféré à l’unité des soins palliatifs pour une période de deux mois. Par la suite, Richard Racicot demeure aux soins de longue durée pour environ 3 semaines.

«L’infirmière du CLSC me suggère de l’amener à l’urgence de l’hôpital de Memphrémagog afin de procéder à son admission aux soins palliatifs. Compte tenu de la situation de la COVID-19 et des procédures en place à l’hôpital, Richard a dû attendre deux jours avant d’être transféré à l’unité des soins palliatifs. Cette attente fut insupportable pour lui considérant son état de santé et son niveau de douleur permanent», rapporte Nicole Caron.

Par ailleurs, étant anglophone, Richard Racicot a eu de la difficulté à se faire comprendre par le personnel de l’unité de soins. «Il peut arriver que certains de ses propos soient mal interprétés autant en français qu’en anglais, donc préjudiciables et conflictuels. Je souhaite que le bilinguisme devienne une exigence pour travailler auprès des patients dans les hôpitaux ainsi que dans les soins des services à domicile», souligne-t-elle.

Une fois que l’état de Richard Racicot fut considéré stable par les médecins, il s’est vu transféré à l’unité d’hébergement des soins de longue durée. «À ce moment, aucune alternative ne nous a été proposée afin de s’assurer que cette décision était la plus adéquate pour le bien-être physique et mental de mon conjoint», indique la femme.

De plus, le couple estime avoir «été accueilli de façon violente, provocante et destructrice par la responsable du service… Aussi, je refuse de défrayer les coûts liés à l’hébergement non sollicité et imposé de mon conjoint aux soins de longue durée», dit-elle. Notons que la facture est d’un montant de 1232,91$.

Le Protecteur du citoyen a confirmé par écrit, le 18 mai dernier, que cette plainte sera analysée par son équipe. «Tous les efforts seront mis en œuvre afin que votre dossier de plainte soit assigné pour enquête en août 2021», lit-on.

 

Réactions du CIUSSS

Notons qu’après analyse de la plainte, Chantal Lessard, commissaire adjointe aux plaintes et à la qualité des services au CIUSSS de l’Estrie, a précisé qu’elle ne ferait «aucune recommandation à la Direction du programme soutien à l’autonomie des personnes âgées…».

Voici des éléments tirés de sa lettre datée du 10 novembre 2020 dont Nicole Caron a fourni une copie au Reflet du Lac :

  • «Aussi, compte tenu du contexte pandémique actuel, pour être dirigé vers une unité de soins, il faut absolument un résultat de test Covid négatif afin d’assurer la sécurité des autres patients et visiteurs sur l’unité de soins. C’est la raison pour laquelle un délai de deux jours fût nécessaire».

  • «Tout d’abord, sachez que le CIUSSS de l’Estrie – CHUS n’est pas un établissement bilingue. Par contre, plusieurs employés parlent et comprennent la langue anglaise de sorte qu’il y a majoritairement un employé sur chacune des unités de soins capable de comprendre les besoins des patients. D’ailleurs, sur cette unité de soins, des personnes, dont la chef d’unité, sont complètement bilingues.

    La chef de service m’a expliqué que votre conjoint aurait tenu des propos vexatoires envers une employée féminine. Que suite à cela, une rencontre, à laquelle vous avez été invitée, a été faite et la situation clarifiée. Selon votre conjoint, l’employée aurait mal interprété ses propos. Vous avez été invitée à cette rencontre, mais vous auriez décliné l’invitation».

  • «Je comprends que votre perception de l’attente du retour à domicile peut avoir été que ce fût un long délai, mais je suis d’avis que l’équipe des soins à domicile a agi efficacement».

  • «J’ai échangé avec la chef de service… elle devait vous signifier clairement votre obligation de respecter le port du masque et le lavage des mains… Elle se dit désolée que vous ayez eu cette perception, mais a dû insister auprès de vous pour faire respecter les consignes de sécurité».
  • «Vous devez savoir que l’hébergement en CHSLD n’est pas gratuit. Les frais d’hébergement sont déterminés par la Régie de l’assurance maladie du Québec…».