Mairie de Magog: Nathalie Pelletier, une «redoutable» politicienne sous ses airs de douceur
PORTRAIT. Il aura fallu une entrevue avec toute l’équipe rédactionnelle du Reflet du Lac pour découvrir que Nathalie Pelletier avait beaucoup de répartie… et passablement de caractère.
Sous ses airs d’apparente douceur – résultat sans doute de son bagage d’enseignante et d’ex-préposée aux bénéficiaires – la candidate à la mairie de Magog se décrit comme une femme «redoutable» et pratiquement sans peur. «Ceux qui me connaissent savent que j’ai tout un caractère et que je sais défendre mes points avec ardeur. Mais, je suis redoutable de façon positive», précise-t-elle en riant.
Il faut dire que la Magogoise de 46 ans a dû livrer des luttes farouches à chacune de ses trois premières élections – contre Serge Gosselin, Patrick Mahony et Jean-Guy Gingras respectivement – et qu’elles les a toutes remportées de façon convaincante, même si, à prime d’abord, elle était loin d’être la favorite.
«Je suis une grande travaillante, je ne crains pas d’aller cogner aux portes et quand tu le fais pour les bonnes raisons, les gens le remarquent. Vous ne pouvez jamais me compter pour battue», lance-t-elle avec conviction.
«Il y a 12 ans, j’avais le goût de m’impliquer différemment et j’ai décidé de me présenter comme conseillère, même si je savais que M. Gosselin faisait du bon travail et qu’il était très respecté dans son quartier. Aujourd’hui, j’ai le bonheur de le compter parmi mes appuis officiels», dit-elle avec une fierté non dissimulée.
Descendante d’un maire coloré
Si Nathalie Pelletier affiche un tempérament aussi fonceur, c’est peut-être un héritage insoupçonné de son grand-père maternel Ernest Simard (1908-1971), l’un des maires les plus colorés de l’histoire de Magog.
En 1951, M. Simard avait effectué un saut en parachute dans le lac Memphrémagog, afin d’attirer l’attention sur sa ville. Il avait effectué cette cascade promotionnelle, même s’il ne savait pas nager.
Sa petite-fille est elle aussi étroitement liée au lac Memphrémagog. Mais, contrairement à son célèbre ancêtre – qu’elle n’a jamais connu —, elle nage plutôt bien.
Elle est même une athlète accomplie en triathlon ayant à son actif quatre «Demi Ironman» (2 km de nage, 90 km de vélo et 20 km de course) et plusieurs autres épreuves de plus courte distance.
«J’ai toujours fait de l’activité physique dans ma jeunesse, mais c’est mon chum qui m’a parlé du triathlon il y a quelques années, en me disant qu’il avait trouvé un sport parfait pour nous. Même si je ne connaissais pas vraiment ça, j’étais allée m’acheter 150 $ d’équipement (maillot, casque de bain, etc.) en pensant que ça se retrouverait au fond du tiroir après deux semaines.»
«Le sport est une dépendance pour moi. L’hiver, par exemple, je peux aller nager le matin en piscine et faire de la randonnée alpine l’après-midi», décrit-elle.
Une prémonition de Denise Poulin-Marcotte?
Après 12 ans à défendre les intérêts des citoyens du district 6, Nathalie Pelletier sent qu’elle est prête à faire le grand saut vers la mairie. Et sa décision aurait été la même si la mairesse sortante Vicki-May Hamm avait choisi de solliciter un autre mandat.
«L’identité de l’adversaire n’avait pas d’importance. J’ai fait le tour de tous les gros comités et j’ai présidé le comité d’embellissement du centre-ville, l’un des plus gros chantiers de l’histoire de la Ville de Magog. Je me sens suffisamment outillée pour relever ce défi», dit-elle avec confiance.
«Lors de mon premier mandat, Denise Poulin-Marcotte (première femme élue au conseil municipal) m’avait dit que je serais un jour mairesse de Magog. Pourtant, j’étais en politique depuis deux ans seulement. Il faut croire qu’elle avait un don de prémonition», se remémore-t-elle avec un certain amusement.
En faveur de la Régie de police
Évitant d’adresser tout reproche à la partie adverse, malgré le contexte tendu qui entoure une élection, Mme Pelletier serre toutefois les dents lorsqu’on lui accole une étiquette – celle de s’opposer à tous les projets – ou encore lorsqu’on fait circuler des rumeurs farfelues à son sujet.
«Certaines personnes laissent entendre que si je suis élue, je vais m’arranger pour fusionner la Régie de police de Memphrémagog avec la Sûreté du Québec. On se sert du fait que mon conjoint travaille à la SQ pour répandre de fausses informations. Je suis au contraire en faveur du maintien de la Régie de police. La population apprécie beaucoup ce corps policier et elle tient à ce service de proximité. Et je suis justement là pour représenter la population», clame-t-elle en vigueur.
«Oui, j’ai questionné plusieurs projets dans le passé parce que j’ai un esprit critique et que je ne suis pas prête à donner les clés de la Ville à n’importe qui. Je veux que les projets qu’on accepte soient aussi bons pour les citoyens que pour le promoteur», insiste-t-elle.