Magog: le docteur Arcand remet en question l’actuelle gestion de la santé publique

GOUVERNEMENT. Le président du Conseil local de médecins, dentistes et pharmaciens, Yves Arcand, souhaite un revirement dans la gestion des soins de santé. Il propose d’humaniser les pratiques en pensant davantage aux patients, plutôt qu’aux politiques du ministère de la Santé.

«Moi, mon patron, c’est le patient. Pour un gestionnaire par contre, le ministère est son patron, l’employeur qui l’a choisi. C’est devenu politique pour bien paraître, mais ça ne fonctionne pas», déplore-t-il.

Arcand peste contre la récente présentation de données et de résultats locaux. Il cite l’exemple d’une récente communication du CIUSSS de l’Estrie présentant ses réalisations dans la région. Il admet lire des choses intéressantes, mais remet en question l’interprétation de certaines statistiques. Il aurait préféré lire un portait complet de la situation.

L’anesthésiste de l’hôpital magogois depuis plusieurs années n’apprécie pas lire que son établissement a des capacités excédentaires au bloc opératoire, des départements non performants, des plateaux sous-utilisés et des temps d’occupation de salle à améliorer.

Ces interprétations sont inexactes, selon lui, car il ne voit pas ces chiffres du même œil. «On pourrait facilement améliorer ces performances si on avait du budget. On embaucherait pour répondre à nos besoins locaux. Actuellement, on doit plutôt stimuler nos troupes qui se démotivent en lisant les interprétations des gestionnaires régionaux», s’attriste-t-il.

Les docteurs Yves Arcand et Mario Wilhelmy souhaitent un portrait plus complet quand les gestionnaires du CIUSSS dévoilent des chiffres. Par exemple, il est vrai de dire qu’il y a trois médecins à Mansonville, mais ils ajoutent qu’il faut penser rapidement à l’avenir, car la retraite approche pour ces spécialistes.

Ils ajoutent que cinq médecins œuvrent bel et bien à Stanstead, mais leur présence équivaut à deux postes à temps plein, selon eux, pour desservir une population d’environ 5000 personnes. «C’est bien peu», prévient M. Wilhelmy.

Par ailleurs, le CIUSSS souligne l’amélioration de certains traitements, mais, toujours selon les deux médecins, «il oublie de dire que nous avons perdu l’expertise des prothèses de genou».