Magog hausse ses amendes pour contrer la location illégale

HÉBERGEMENT. La Ville de Magog prend le taureau par les cornes pour s’attaquer à la location illégale à court terme, en haussant les amendes pour les propriétaires fautifs. Toute personne qui effectue un usage non conforme dans son immeuble, notamment pour le louer à de tierces parties sur des plateformes en ligne comme Airbnb, pourrait recevoir une amende de 1000 $. En cas de récidive, l’infraction grimpe automatiquement à 2000 $. Les amendes sont deux fois plus élevées pour une personne morale (2000 $ et 4000 $), c’est-à-dire les entreprises ou organisations qui se prêteraient à ce genre d’activités. En plus de ce changement, la récente modification au règlement de zonage prévoit que la même infraction qui se continue dans le temps est dorénavant considérée comme des infractions distinctes. C’est donc dire qu’un propriétaire qui poursuit ses activités illégales, malgré un avis contraire de la Municipalité, recevra une nouvelle amende par journée de violation. Des changements qui risquent d’en faire réfléchir plusieurs selon la mairesse Vicki-May Hamm. «Après avoir fait un inventaire de la situation et être intervenus auprès des illégaux, nous avons constaté que nos amendes n’étaient vraiment pas assez élevées. Ce n’était pas très dissuasif, surtout face à ceux qui font beaucoup d’argent. Je suis convaincue que ces mesures vont aider, même si des récalcitrants, il y en aura toujours», soutient Mme Hamm. Maintenant qu’elle s’est donné les moyens, la Ville de Magog doit être en mesure d’appliquer ces nouvelles normes. À ce sujet, la première magistrate rappelle qu’une personne travaille à temps plein sur ce dossier, et ce, depuis déjà plus d’un an. «Est-ce qu’il y aurait assez d’ouvrage pour attitrer deux personnes? Sûrement, convient-elle. Mais c’est déjà beaucoup d’argent pour un seul dossier, surtout avec tous les projets à faire actuellement à la Ville.»   Des zones bientôt légalisées? Dans le cadre de la révision de son plan d’urbanisme, Magog envisage de proposer des zones sur son territoire où la location à court terme pourrait être autorisée. Des consultations publiques devraient être organisées cette année pour connaître l’opinion des citoyens à ce sujet. «À l’heure actuelle, il y a déjà des secteurs où il y a de l’hébergement illégal et personne s’en plaint. Les voisins doivent même penser que c’est légal. C’est pour cette raison que l’on croit que certains endroits seraient plus un naturel pour l’autoriser. Mais si les gens n’en veulent pas, on ne l’imposera pas à personne», conclut la politicienne. Rappelons que l’an dernier, l’Association des copains de Venise était rapidement montée aux barricades après avoir eu vent que leur quartier faisait partie des secteurs potentiellement ciblés pour la location à court terme. Une pétition de 200 avait même été déposée à l’hôtel de ville.