Magog au cœur d’une étude sur les changements climatiques

HIVER. Un chercheur de l’Université Concordia choisit Magog pour mieux comprendre les perturbations environnementales liées aux changements climatiques.

Il effectuera une analyse scientifique portant sur les effets des changements climatiques et les interactions entre les plans d’eau, dont le lac Memphrémagog et le marais de la rivière aux Cerises.

L’instigateur du projet est Ali Nazemi, un professeur adjoint à l’École de génie et d’informatique Gina Cody de l’Université Concordia. Il a comme objectif de mieux comprendre les répercussions des variations de température et des vents, par exemple, afin d’améliorer la gestion des eaux et des terres. «Il faut se préparer plus adéquatement à affronter des conditions météorologiques extrêmes qui deviennent de plus en fréquentes», prévient-il.

La crue des eaux a relativement épargné l’Estrie au cours des dernières semaines, mais la région pourrait un jour écoper comme récemment au nord du fleuve Saint-Laurent et en Beauce. L’équipe du docteur Nazemi rappelle qu’une vague de chaleur mortelle a coûté la vie à plus de 90 personnes au Québec en juillet 2018 et que le mercure est descendu à -16 degrés Celcius à Montréal à peine quelques mois plus tard.

Étant donné que ces variations extrêmes provoquées par les changements climatiques sont devenues une nouvelle normalité au Québec, au Canada et à l’échelle planétaire, voilà pourquoi Concordia effectue cette première québécoise.

Pour tenter de trouver le nœud du problème, l’équipe du professeur Nazemi analysera les microdonnées environnementales provenant de deux stations météorologiques à la fine pointe de la technologie. Elles sont installées au quai Macpherson et au marais de la rivière aux Cerises.

«Ces données joueront un rôle clé dans l’adoption de stratégies de gestion efficaces qui permettront d’atténuer les retombées des catastrophes liées au climat», explique le professeur Nazemi.

 

Des données fiables et fort utiles

Marco Prévost, directeur Environnement et Aménagement du territoire, assure que les futures données locales seront fort utiles au travail quotidien de son équipe. «On se basera sur des informations plus fiables sur les changements climatiques, ce qui nous permettra d’appliquer des mesures de protection sur la faune et la flore. On fera davantage de prévention que de la réaction», annonce-t-il.

La directrice générale de l’Association du Marais-de-la-Rivières-aux Cerises (LAMRAC), Laura Dénommée-Patriganni, rappelle que la société a beaucoup à apprendre des marécages, qu’elle compare à des laboratoires naturels permettant de ralentir les changements climatiques, prévenir les inondations et préserver la biodiversité. «Cette recherche de Concordia dégagera des solutions locales pour contrer un enjeu mondial», prévoit-elle.