Les Tisserands, plus qu’un lieu de vie pour Yvan Roy

PORTRAIT. Yvan Roy adore la ville de Magog et sa communauté, mais c’est dans le quartier des Tisserands, là où il est né, qu’il a décidé d’y vivre, d’y travailler et de s’impliquer dans la communauté.

Aujourd’hui âgé de 70 ans, il contribue à sa façon à la revitalisation d’un quartier pourtant en ébullition à la belle époque de l’usine Dominion Textile. Il habite d’ailleurs à deux pas de ce complexe industriel qui a déjà fait travailler 2000 personnes. Sa maison est dans le «bas de la ville», mais il garde un œil sur la «haute ville» à partir du dernier étage de son immeuble à logements. «Une façon de faire le lien entre deux quartiers», image-t-il.

Ayant lui-même travaillé dans le coton et vécu une grève historique, il consacre bénévolement des milliers d’heures depuis quelques décennies à quatre organismes du coin qui lui tiennent à cœur.

Marié à deux reprises dans l’église Sainte-Marguerite-Marie, M. Roy a aussi été membre du conseil d’administration de ce lieu de culte dans les années 1990, en plus de collaborer à la contribution volontaire annuelle (CVA) presque à la même époque.

Il a notamment orchestré le déménagement du Carrefour du partage, à l’époque où il logeait sur la rue Saint-Patrice Est, près de la pizzéria Johnny, vers le presbytère de l’ancienne paroisse Sainte-Marguerite-Marie. Il y a notamment été directeur général de 2000 à 2005 et membre du conseil d’administration (CA) de 2015 à aujourd’hui.

Il est membre du CA de la Coopérative de solidarité de services à domicile Memphrémagog depuis 2015. Il y a assuré la direction générale afin d’y dénicher une relève à long terme.

L’Accueil Notre-Dame représente cependant son plus gros investissement personnel à titre de bénévole. Il siège sur le CA depuis 30 ans, incluant quelques années à la présidence. Il figure presque parmi ses membres fondateurs, car l’Accueil célèbre ses 31 ans cette année. Il se souvient, comme si c’était hier, du déménagement de la maison du docteur Voyer sur la rue Saint-David, un déplacement qui marque le début d’une longue histoire pour cette maison de convalescence et de transition de la rue Cartier. «C’est la fondatrice Sœur Hélène qui m’a recruté», dit-il fièrement.

Lui et ses comparses de longue date ont également orchestré quelques acquisitions de propriétés voisines pour agrandir l’Accueil, qui compte aujourd’hui 63 unités. Une autre propriété vient d’être achetée par cet organisme sans but lucratif, ce qui pave la voie à un autre projet de construction et d’agrandissement.

Il est très de fier de poursuivre l’œuvre de Sœur Hélène, qui souhaitait, au départ, accueillir des patients entre leur sortie de l’hôpital et leur retour à la maison. «Nous étions loin de la popularité des résidences pour retraités d’aujourd’hui. Nous avons initié ce mouvement à Magog. La vocation de transition demeure à l’Accueil avec six chambres, mais la majorité de nos 63 chambres sont des résidences pour personnes autonomes et non autonomes», résume-t-il.

L’engagement dans la communauté figure dans ses gênes. «C’est naturel chez moi, mais mon implication permet de faire bouger des choses. J’aime croire que mes gestes permettent aux gens de s’épanouir, de se prendre en charge. Je pense aussi que mes actions réalisées avec mes camarades contribuent à réduire le fossé entre les riches et les pauvres», espère ce partisan de la justice sociale.

Véritable homme à tout faire

Yvan Roy a aussi été restaurateur une dizaine d’années avec ses trois fils, toujours dans le même quartier. Les quatre hommes d’affaires s’étaient portés acquéreurs du restaurant Fondissimo, situé à l’époque au centre-ville, avant de le déménager dans l’ancienne usine de Dominion Textile et de CS Brooks. «C’était important pour nous de récupérer de vieux équipements de l’usine pour les mettre en valeur. Notre objectif était de donner un cachet particulier et de développer un sentiment d’appartenance. On voulait préserver l’esprit de tous ces travailleurs», se rappelle-t-il.

Le souvenir de son quartier, de ses travailleurs et de ses habitants lui tient tellement à cœur qu’il est même derrière le nom des Tisserands, à l’époque où il faisait partie du comité de toponymie de Magog. «C’est important de se rappeler de nos pionniers», termine-t-il.

Souper bénéfice

L’Accueil Notre-Dame organise un souper bénéfice le mercredi 22 novembre à 18 h 30. L’objectif consiste à amasser de l’argent au profit de cette maison de convalescence et de transition qui existe à Magog depuis 1986. Yvan Roy préside cette activité de financement dont l’entrée a été fixée à 100 $ avec reçu d’impôts.

Les fonds amassés permettront d’acquérir un four intelligent, ce qui permettra de bonifier la qualité et la rapidité de la cuisine. Les 8000 $ espérés permettront également de réaliser quelques rénovations mineures dans l’établissement.

Billets disponibles à l’Accueil et auprès de Maurice Rancourt au 819 843-4699 avant le 17 novembre.

 

Autres implications

  • Chevaliers de Colomb depuis 1974
  • Commissaire d’école pendant neuf ans
  • Président de l’ancien Foyer du Sacré-Cœur
  • Président fondateur de la Fête nationale à Magog
  • Fonctionnaire à la Ville de Magog environ 30 ans