Les dirigeants de l’hôpital de Magog font valoir leurs bons coups

SOINS. À tort ou à raison, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS essuie son lot de critiques depuis sa création en 2015. Une situation à laquelle se disent sensibles les dirigeants de la réforme, qui dévoilent «par transparence» des données actuelles de l’état des services à l’hôpital de Magog.

Les défis demeurent nombreux dans le système de santé et les grands patrons sont bien placés pour le savoir. Toutefois, ils sentent le besoin de rendre l’information plus accessible pour que la population puisse avoir un portrait plus juste de la réalité sur le terrain.

La présidente-directrice générale du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Patricia Gauthier, soutient que le but n’est pas de se «péter les bretelles» avec les bons coups et de passer sous silence les situations plus problématiques.

«Les gens doivent connaître davantage nos deux premières années de travail. On reconnaît que c’est une gestion de changement pour chacun des territoires. Pour Memphrémagog, la transition a été un peu plus difficile. Il faut prendre le temps pour bien faire les choses, mais c’est sûr qu’il y a un deuil à faire sur certains choses», soutient Mme Gauthier.

Les bons coups

À l’urgence de Magog, le temps d’attente a connu certaines améliorations. Le gain le plus significatif est celui de la durée moyenne d’attente pour une hospitalisation, qui est passé de 25,8 h à environ 13 h. De plus, la durée moyenne de séjour sur une civière se situe à 9,79 h, soit une amélioration d’un peu plus de 3 heures, selon les chiffres fournis par la direction.

Comme l’explique le docteur Stéphane Tremblay, directeur général adjoint au programme de santé physique générale, les défis demeurent toutefois entiers dans ce département, puisque la clientèle est de plus en plus âgée et malade. «Quand on connaît moins le réseau de la santé, on pense que c’est un milieu statique, qu’il suffit de trouver la solution pour un problème. Mais devant nos yeux, les besoins de la population changent à un rythme assez rapide. Souvent, à la minute où l’on fait une amélioration, elle est perdue dans la vague, car le besoin change à son tour», constate le Dr Tremblay.

Parmi les autres bons coups, il y a la population inscrite à un médecin de famille. Depuis 2015, ce pourcentage est passé de 74% à 84% dans Memphrémagog. Le nombre d’usagers en attente d’un médecin de famille a diminué de 6533 à 3231.

Par ailleurs, notons que le nombre d’heures travaillées à l’hôpital de Magog a augmenté depuis la réforme, passant de 964 700 à 971 100 heures de 2015 à 2017. Une des raisons est que le bloc opératoire est utilisé davantage.

Du négatif

Le début de la centralisation des services coïncide avec une augmentation du nombre d’employés qui se retrouvent en arrêt de travail de longue durée. En deux ans, le nombre d’employés sur l’assurance salaire est passé de 6,5% à 7,1% à l’hôpital de Magog, ce qui est comparable à l’ensemble du réseau. Et cette statistique pourrait atteindre 8% en 2018 selon les prévisions.

«La croissance est plus accentuée chez les 30 à 39 ans, dont chez les travailleurs ayant des enfants. Notre souhait est d’être capable de leur permettre d’avoir un horaire mieux adapté», ajoute pour sa part Patricia Gauthier.

Finalement, la direction regarde diverses possibilités pour répondre à un manque de lits disponibles au CHSLD.