Les bars laitiers réclament un moratoire
OPPOSITION. Craignant la venue de Dairy Queen au centre-ville, les crèmeries de Magog ont transporté leur combat entre les murs de l’hôtel de ville, le 20 octobre dernier, pour demander un moratoire sur la venue de nouveaux commerces.
Le représentant des bars laitiers impliqués, Luc Tétreault, a lancé un cri du cœur ultime aux élus pour empêcher la venue de cette bannière dans les anciens locaux de la Rôtisserie Fusée. «Est-ce possible de faire un moratoire qui pourrait arrêter la venue de nouveaux commerces spécifiques, comme les bars laitiers, le temps de faire une étude pour voir comment on peut protéger les commerces existants?», a questionné l’homme d’affaires, lors de la séance du conseil municipal.
La mairesse Vicki May Hamm n’a pas été en mesure de se prononcer sur cette demande précise, mais elle admet qu’il est épineux pour une Municipalité de changer les règles du jeu dans un dossier déjà avancé. «On doit vérifier pour la question du moratoire, mais lorsqu’on fait ce genre de chose, on intervient directement dans une situation où l’on sait qu’il y a déjà une personne qui s’en vient. C’est comme si quelqu’un demandait un changement de zone et qu’on le bloque en sachant qu’un projet s’en vient. Je trouve ça délicat», affirme-t-elle.
Luc Tétreault a rappelé que la venue de ce géant entraînera la fermeture de commerces à court terme et qu’il est urgent d’agir étant donné que la transaction immobilière aurait été complétée, selon ses dires. «Je sais que c’est la libre concurrence et je n’ai rien contre ça. Mais dans un rayon d’un kilomètre, on se retrouve avec cinq bars laitiers. On est la seule ville au Québec à avoir cette problématique. Ça en frise le ridicule», conclut-il.
Notons que très peu de gens s’étaient déplacés à la séance du conseil, et ce, malgré un appel à la mobilisation citoyenne lancé par les crèmeries sur les réseaux sociaux, le 16 octobre dernier.
Apparence de conflit d’intérêts?
Par ailleurs, dans ce dossier, M. Tétreault dénonce l’apparence de conflit d’intérêts de la présidente de la Chambre de commerce et d’industrie Magog-Orford, Louise Felton. «Elle est la directrice adjointe de l’agence REMAX D’Abord, située à Magog, et le courtier immobilier responsable de la transaction, pour la vente de l’ancien restaurant Fusée, est aussi administrateur au conseil d’administration de la Chambre.»
De plus, M. Tétreault ne comprend pas comment une présidente d’une chambre de commerce croit que l’arrivée d’un 5e bar laitier créera de l’emploi. «C’est tout le contraire, car Dairy Queen nous fera fermer un à un», ajoute-t-il.
Louise Felton admet que l’arrivée de Dairy Queen risque de bousculer les crèmeries, mais elle signale que ce n’est pas à son organisme à faire des règlements. Elle réfute les allégations de conflit d’intérêts en disant qu’elle doit aussi gagner sa vie et que c’est Dairy Queen qui a fait les premières démarches pour s’établir à Magog.