Les aventures d’une jeune centenaire vedette d’un livre

LIVRE. La centenaire magogoise Gertrude Roy-Lesage a récemment emménagé dans une résidence pour personnes semi-autonomes. Celle qui avait fait l’objet d’un article en 2015, lorsque l’auteure Mireille Guyonnet a lancé un livre à son sujet, n’a pas délaissé sa machine à coudre malgré son déménagement.

Par François Bouchard

Vedette du livre La vie est comme le jus de pomme, meilleure avec du brandy, à propos de sa vie de couturière, Gertrude Roy-Lesage a fêté son 100e anniversaire le 18 février dernier. «Elle n’a accepté de changer de résidence qu’à condition de pouvoir emporter sa machine à coudre et ses mille et un fils de couleurs différentes», confie son amie Mireille Guyonnet. «Ce n’est pas partout que ces demandes sont acceptées, car les chambres sont très petites», rappelle Mme Guyonnet.

Depuis deux ans, Mme Roy-Lesage a une certaine notoriété auprès des résidents et de son entourage en raison de la parution du livre qui porte sur sa vie en haute couture. Lors du lancement en 2015, elle a reçu de nombreux commentaires élogieux ainsi que plusieurs demandes d’autographes. «Elle est sortie de l’anonymat. Elle aurait pu être un numéro, mais là, elle est un personnage. Une chaleur humaine lui est donnée, parce qu’on la connait et on connait son passé», fait valoir l’auteure.

Au départ, elle était gênée que sa vie soit ainsi mise à la vue de tous. Malgré sa nature réservée, Mme Roy-Lesage a pris plaisir à récolter les compliments et à entendre les autres se remémorer des souvenirs d’une époque révolue. Elle aime d’ailleurs se rappeler l’utilisation de la poire à craie pour marquer les ourlets ou les magasins de beaux tissus de Montréal. «Il n’y a plus grand-chose dans la vie actuelle qui ressemble à ce que j’ai connu», laisse tomber Mme Roy-Lesage devant ces souvenirs.

L’arrivée de ce livre dans le paysage littéraire a également permis à Mme Roy-Lesage de faire quelques retrouvailles. Elle a entre autres repris contact avec une employée de banque qu’elle avait aidée puis avec les filles d’une dame pour qui elle avait travaillé. Une religieuse archiviste du Couvent des Filles de Jésus de Trois-Rivières a également communiqué avec Mme Roy-Lesage afin de confirmer ses dires à propos de quelques informations sur cette institution qu’elle a fréquentée à une certaine époque.

Par l’entremise de son livre, Mme Guyonnet a sorti Mme Roy-Lesage de l’anonymat et de l’isolement, en plus de permettre à des gens de se rappeler le Québec d’autrefois. Ce livre participant à la conservation du patrimoine est disponible dans les rayons de la Biblairie GGC de Magog.