Le voyage en autobus scolaire se poursuit pour deux Magogois

VOYAGE. L’aventure se poursuit pour deux Magogois qui ont quitté le Québec en 2017, à bord d’un petit autobus jaune converti en campeur, pour découvrir les Amériques. Ils sont aujourd’hui au Panama, à l’aube de vivre l’une des étapes les plus critiques de leur périple.  Dès le moment qu’ils ont tout abandonné pour vivre ce voyage d’une vie, Catherine L’Italien et Patrick Maillé avaient un objectif bien précis en tête. Ils voulaient absolument se rendre à l’autre bout du continent, c’est-à-dire jusqu’en Argentine. Toutefois, ils ont vite réalisé que leur plan de match était un peu trop ambitieux pour le budget et le temps qu’ils avaient planifiés au départ. «C’est au Mexique qu’on s’est rendu compte qu’on n’allait pas y arriver, raconte Mme L’Italien. On aurait pu le faire en restant deux ou trois jours dans chaque pays, mais ce n’est pas notre style. On préfère prendre notre temps pour découvrir et parler aux gens de la place, sans le stress de devoir repartir au plus vite.» Un rêve mis sur pause Un constat qui les a amenés à faire une pause de quatre mois l’été dernier, lorsqu’ils sont revenus temporairement dans la région pour travailler. Pendant ce temps, leur «maison mobile» était entreposée dans un entrepôt, près de l’aéroport de Libéria au Costa Rica. «C’est sûr que ça nous a fait beaucoup de bien de revoir notre famille et nos amis et de manger de la fondue et des sushis. Mais en même temps, ç’a été très intense!, soutient la femme d’une trentaine d’années. Dans mon cas, j’ai travaillé au Liquor Store des 12 heures par jours, sept jours sur sept. J’ai même fait une séquence de 35 journées consécutives. Malgré tout, c’était facile de se motiver en sachant que c’était temporaire.» De retour à l’étranger, le jeune couple a pu retourner au Nicaragua, où ils avaient dû partir d’urgence en raison d’une crise politique. La violence s’étant estompée, ils ont alors pu découvrir ce pays avec lequel ils sont tombés en amour. Au point tel qu’ils pensent s’y installer définitivement. «Notre but demeure de se rendre jusqu’en Argentine, mais quand on va y arriver, ça signifie aussi que c’est la fin. Et honnêtement, je ne nous vois pas retourner au Québec, du moins, pas tout de suite. On pense déjà au «après». Contrairement au début du voyage, on ne fait plus seulement du tourisme. On se cherche activement un pied à terre», avoue-t-elle. Une étape critique vers la Colombie Toutefois, avant même de choisir leur nouvelle terre d’adoption, Catherine L’Italien et Patrick Maillé devront compléter leur périple, ce qui est loin d’être joué. Surtout que la prochaine étape consiste à traverser du Panama à la Colombie, où il n’existe aucune route, du moins sécuritaire, entre les deux pays. Contrairement aux voyageurs «ordinaires» qui peuvent opter pour l’avion, les Magogois ont peu d’options pour y arriver. La moins coûteuse est de mettre leur véhicule dans un conteneur pour 2300 dollars américains, soit plus de 3000 $ canadiens. L’avantage est qu’ils peuvent partager l’espace avec d’autres véhicules et par le fait même, diviser la facture. L’autre et dernière possibilité est de garer leur petit autobus directement sur la plateforme d’un bateau, pour 400 $ de plus. «Selon les mesures du conteneur, le véhicule devrait, mais ce sera très limite, craint la principale intéressée. Il va falloir dégonfler l’air des pneus et malgré tout, il ne restera même pas quatre pouces de chaque côté. On reste positif en se disant que ça va marcher, mais on va en avoir le cœur net seulement lorsque ce sera le temps d’embarquer, vers le 8 janvier. Si l’option du conteneur ne fonctionne pas, je ne sais pas ce qu’on va faire puisque ça commence à faire très cher pour un aller simple.» D’ici le moment fatidique, les amoureux continueront de faire la belle vie sur des plages paradisiaques d’Amérique centrale. Au cours des derniers jours, ils ont même fait la connaissance d’un Québécois de 85 ans au Costa Rica, qui voyageait seul à bord de son campeur. Une rencontre qui leur a prouvé qu’il n’y a pas d’âge pour voyager. «Ça m’a fait capoter de le voir tout seul, d’autant plus qu’il parle à peine l’anglais. On trouve ça parfois difficile à deux, alors je n’imagine pas en solitaire. Pour vrai, jamais je ne ferais ce genre de voyage avec quelqu’un d’autre que Patrick. Nous nous complétons vraiment bien et honnêtement, on se sent plus uni que jamais», conclut-elle. Pour suivre leur aventure: livingtosee.com ou «D Bus Life» sur Facebook.