Le gardien de l’île Province laisse un héritage inchiffrable

HOMMAGE. Depuis 28 ans, Serge Riendeau, décédé subitement le 10 septembre à 66 ans, était le gardien de l’île Province, située à la frontière canado-américaine du lac Memphrémagog. Son passage sur cette île n’aura pas été vain.

L’un de ses deux fils, Mathieu Riendeau, explique que le travail de son père était central dans sa vie. Celui-ci s’occupait entre autres de l’entretien du grand terrain et des bâtiments face aux intempéries, en plus de tout ce qui concernait la chasse, puisque depuis plusieurs années, l’île abrite un club privé de chasse au faisan. «Ça lui convenait bien, car il aimait beaucoup la nature et c’est un très beau site. Son emploi embrassait sa vie», d’observer Mathieu Riendeau.

Ce dernier ajoute que Serge Riendeau aimait vivre un peu en retrait du reste du monde, bien qu’il n’hésitait pas à vouloir aider les gens dans le besoin ou à discuter plus profondément avec les gens qui passaient sur l’île. «Mon père avait un caractère original. Il avait le goût du risque et le goût d’être différent. Il aimait à la fois observer le monde et préserver son désir de recueillement», poursuit-il.

Avant d’être gardien sur l’île, le passionné de nature a œuvré comme pépiniériste. Il avait donc une relation particulière avec les arbres. À son arrivée sur l’île, il y planta plus d’une centaine de pommiers. «Il a développé lui-même des espèces en mélangeant les variétés de pommes. C’est une partie de son héritage horticole, car présentement, il y a un verger chargé de pommes qui pourrait nourrir un village au complet», lance le fils.

Mathieu et son frère Jocelyn ont eux aussi vécu quelque temps sur l’île Province. Ces dernières années, Serge Riendeau y habitait avec sa femme, Denise Brière. «Il m’a légué une relation particulière au travail et des connaissances en travail manuel. J’en suis très reconnaissant, car pour lui, c’était important qu’on puisse faire face à différentes situations et être débrouillard. L’entraide était aussi une valeur qui lui était importante», d’ajouter Mathieu Riendeau.