Le «doyen» du centre-ville fête ses 65 ans

COMMERCE. Pendant que le débat fait rage sur la vitalité du centre-ville de Magog, le «doyen» des établissements commerciaux de la rue Principale fête ces jours-ci son 65e anniversaire de fondation. Et même s’il affiche officiellement «l’âge de la retraite», Lacroix espace boutique est bien loin de vouloir prendre une pause.

Encore appelé le Magasin Lacroix ou Mercerie Lacroix par les anciens, Lacroix espace boutique a bien changé depuis sa fondation en février 1952.

Le commerce, qui portait à l’époque le nom de «Surplus de guerre enr.», a longtemps desservi une clientèle exclusivement masculine. «Bien des gens ont encore la perception que nous vendons seulement des chemises et des cravates. Pourtant, j’ai autant de vêtements pour les femmes que pour les hommes sur mon plancher. On vend même des souliers et des bottes», lance Simon Lacroix, propriétaire de la boutique depuis 2006.

Après avoir acheté le commerce de son père Gabriel et de son associé Benoît Roy, Simon Lacroix s’est attelé à la modernisation de la boutique, en introduisant progressivement de nouveaux produits.

L’adoption d’un nouveau nom commercial en 2014 est venue confirmer la tangente du magasinage en ligne. «Les ventes sur le web font dorénavant partie de la réalité commerciale. L’important, c’est que le client apprécie son expérience magasinage», fait valoir le commerçant magogois.

Inquiétudes pour 2018

À 15 mois du début des travaux de réaménagement du centre-ville de Magog, Simon Lacroix avoue nourrir des inquiétudes face au vaste chantier qui s’amorcera sous ses yeux.

Étant lui-même situé juste en face du Parc des Braves, il sait fort bien qu’il sera au cœur de l’action. «Je suis vraiment inquiet face à ce projet, parce que nous avons très peu de détails et que je sais fort bien que des travaux de cette ampleur risquent de nuire à plusieurs commerçants», laisse-t-il entendre.

«50% de ma clientèle est constituée de passants qui se promènent sur la rue Principale. Si les travaux durent trois mois, je peux survivre. Mais si je suis obligé de fermer pendant six mois parce que l’accès à mon commerce est bloqué, ce sera catastrophique».

N’ayant pas eu beaucoup de temps à consacrer à ce dossier en raison de ses obligations professionnelles et familiales (il est père de trois enfants), Simon Lacroix se promet bien d’assister à la réunion du 22 février convoquée par le comité de revitalisation du centre-ville. «J’espère aussi que plusieurs commerçants y seront présents, car ce sera le bon temps pour avoir des réponses. Je suis convaincu que le meilleur est à venir pour le centre-ville et que ce projet apportera de belles choses. Mais, je sais que ça va faire mal à plusieurs», laisse-t-il planer.

Incendie dévastateur il y a 25 ans

L’histoire du Magasin Lacroix avait bien failli prendre fin le 11 janvier 1992, lorsqu’un violent incendie avait complètement détruit l’édifice qui l’abritait, au centre-ville de Magog. Le bâtiment n’a d’ailleurs pas été reconstruit et l’endroit (près de la rue Sherbrooke, face à la rivière Magog) est toujours vacant.

Malgré le mauvais sort, les copropriétaires Gabriel Lacroix et Benoît Roy avaient redémarré leurs activités six jours plus tard, en louant un local situé quelques mètres plus loin. «Je me souviens de cet incendie comme si c’était hier», avoue Simon Lacroix, qui était adolescent à l’époque.

«Les gars (Gabriel et Benoît) auraient pu abandonner, mais, au contraire, ils se sont relevé les manches. Cet exemple de détermination m’a beaucoup inspiré».

Priorité aux produits québécois

Bien qu’il offre plusieurs grandes marques internationales en magasin, Simon Lacroix se fait un devoir de promouvoir les produits québécois. Il offre notamment les manteaux Quartz nature (Saint-Hyacinthe), les bottes Royer (Lac-Drolet) et les vêtements Big Bill (Coaticook). «Nos fournisseurs font des efforts pour que les prix soient compétitifs. On essaie aussi d’éduquer le client à acheter moins, mais acheter mieux; des produits de qualité vont être plus durables», insiste-t-il.

Un historique familial

Originaire de la région de Weedon, c’est Benoît Lacroix, oncle de Simon, qui a fondé «Surplus de guerre enr.» en 1952. Son frère Jean-Louis Lacroix a pris la relève en 1965 et a changé le nom de l’entreprise pour «Magasin Jean-Louis Lacroix Inc.».

Le plus jeune frère, Gabriel Lacroix (père de Simon), a poursuivi la tradition familiale au début des années 1980, en compagnie de son partenaire Benoît Roy. L’endroit devient alors la «Mercerie Lacroix».

Diplômé du Cégep de Jonquière en Art et technologie des médias, Simon Lacroix a travaillé durant quelques années dans le milieu de la télévision avant de s’investir à temps plein dans l’entreprise commerciale du centre-ville de Magog à compter de 2006.

Lacroix espace boutique emploie six personnes, dont l’ex-propriétaire Gaby Lacroix, qui y travaille toujours à temps partiel comme conseiller.

Pour info: www.lacroixespaceboutique.com