Le Circuit de l’Abbaye: deux pèlerines témoignent

EXPÉRIENCE. Le Circuit de l’Abbaye, petit cousin du parcours pèlerin bien connu de Compostelle, est en pleine première saison d’existence. Deux amies témoignent de leur expérience, dont la boucle de 152 km s’amorce et se clôture à l’Abbaye Saint-Benoît-du-Lac. Par Maryse Mathieu Aux dires de Johanne Berger et Rachel Cyr, le nouveau Circuit de l’Abbaye s’équivaut au Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en terme d’enrichissement. Mme Berger s’était rendue en Europe en 2011 pour y vivre le pèlerinage et elle s’était promis de refaire l’expérience. Elle a donc invité son amie Johanne à l’accompagner pour essayer le nouveau Circuit de l’Abbaye. «Ici, c’est aussi bénéfique que d’aller là-bas, lance la retraitée, satisfaite de son périple. Je le recommande.» Force et courage Selon Mme Berger, la magie de la marche silencieuse opère autant dans les Cantons-de-l’Est qu’en Europe. Elle témoigne que l’instrospection, la contemplation et la réflexion qui s’activent pendant le trajet, apportent force et courage, dépassement de soi, des prises de conscience et des solutions. Son amie Rachel atteste des mêmes bienfaits, malgré des douleurs aux jambes dès le premier jour du «voyage» d’une semaine entamée le 19 juin dernier. Native d’Austin, parcourir ainsi les municipalités des alentours lui a fait revivre son enfance. «Je revoyais plein d’endroits où j’allais avec mon père. Je connaissais toutes les places. J’y ai revécu plein de souvenirs», apprécie la dame. Mme Cyr affirme que déambuler pendant une vingtaine de kilomètres chaque jour parmi les plus beaux paysages de la région lui a permis d’atteindre son but: faire le bilan de sa vie. «Je me suis même dit que si je réussissais ça, je peux faire beaucoup», pense-t-elle avec conviction. Je ne crois pas au hasard; j’étais dans une période où j’avais besoin de faire le point.» Améliorations souhaitées Les deux marcheuses qui n’ont connu aucun incident pendant leur itinéraire, auraient toutefois souhaité des petites installations facilitant l’expédition. «Il manque de toilettes et d’endroits pour s’asseoir», observe Mme Cyr, racontant qu’à son âge respectable, elle aurait apprécié avoir au moins une bûche au lieu d’une roche par terre pour manger son sandwich à un certain moment donné, à Orford. Les deux dames s’entendent pour dire que les affiches indicatives bleues sur le parcours sont trop petites et peu visibles. «On a rencontré un couple qui s’était trompé de route, dit-elle. Même à l’Abbaye, on s’est aperçu qu’on ne s’était pas stationné correctement.» Mme Cyr a tellement aimé sa randonnée qu’elle envisage participer à d’autres circuits similaires. Mais pour elle, pas question d’aller sur le Chemin de Compostelle en Europe. «C’est trop loin», évalue-t-elle. Quant à Mme Berger, elle avoue qu’avec près de 40 livres de bagages sur le dos, son arthrose lui aura fait réaliser qu’il faut accepter de vieillir et elle pense avoir clos ce type d’aventure.