L’art de jumeler plaisir du palais et achat local

ÉCONOMIE. Un pionnier de l’agroalimentaire dans la région propose une idée simple pour joindre l’utile à l’agréable et stimuler l’économique locale. Voici l’art de jumeler plaisir et achat local, selon Jean-Paul Scieur. Le coactionnaire du vignoble Le Cep d’Argent et président de la Fête des vendanges Magog-Orford avoue qu’il prêche pour sa paroisse et ses onze produits viticoles embouteillés sur les rives du lac Magog. Pour lui, l’achat de produits locaux ou régionaux permet de créer des emplois dans la région. «C’est souvent plus économique à court terme d’acheter un item fabriqué en Chine, mais pourquoi risquer de faire fermer des usines ou des producteurs au Québec pour sauver un ou deux dollars», prévient M. Scieur. À ses yeux, acheter localement devrait être un automatisme pour stimuler l’économie et créer de la richesse, même si le produit convoité coûte un peu plus cher qu’un autre fabriqué à l’étranger. Il propose donc aux gens qui hésitent, par exemple, entre une de ses bouteilles de vin et une autre fabriquée par un grand industriel, d’y aller avec la sienne, même si elle coûte quelques dollars de plus. «Ces 2$ de plus sont bien peu quand on pense à combien un achat local permet de remettre à la société. On paie des salaires, mais on paie aussi des milliers de dollars en taxes et impôts comme entreprise, ce qui permet d’améliorer les routes et de contribuer, par exemple, au financement de la santé et de l’éducation au Québec. Il faut en être conscient», signale-t-il. Selon lui, chaque dollar dépensé pour acheter un produit local équivaut à des retombées de 10 $. Ce vigneron prône également sur l’entraide entre gens d’affaires pour stimuler l’économie d’une région. «On devrait davantage s’encourager en se référant des clients et en utilisant des produits régionaux dans nos recettes ou menus. Chez nous, je recommande en priorité les restos qui vendent mes produits. Je vends aussi dans ma boutique des produits agroalimentaires élaborés dans la région. On s’améliore lentement, mais on ne doit pas abandonner. On va y arriver si on cesse de travailler en silo», suggère-t-il. Scieur recommande aussi la Fête des vendanges Magog-Orford comme expérience jumelant parfaitement plaisir du palet et l’art d’encourager l’achat local, régional et provincial.