L’agrandissement du parc national du Mont-Orford passera bientôt sous la loupe du BAPE

Une quinzaine d’années après l’annonce de l’agrandissement du parc national du Mont-Orford, le gouvernement du Québec tiendra finalement des audiences publiques sur cette question au cours des prochaines semaines. Les dates seront bientôt dévoilées, mais on sait déjà que le mandat du BAPE est du 13 février au 30 juin 2023.

Le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) analysera les impacts de cet ajout de 45 kilomètres carrés au territoire actuel du parc. Les citoyens auront l’occasion d’exprimer leur appui et leurs préoccupations dans le cadre de cette consultation. Le BAPE déposera son rapport l’été prochain. Le gouvernement analysera par la suite les recommandations des commissaires du BAPE avant d’approuver l’agrandissement dès l’automne, le cas échéant.

Le député d’Orford, Gilles Bélanger, croit que l’agrandissement sera officiellement confirmé avant Noël 2023. Il ne croit pas qu’un vent d’opposition freinera ce projet qui évolue lentement depuis une quinzaine d’années. «Il y aura probablement des inquiétudes sur l’emplacement d’un camping ou d’un sentier de vélo de montagne en fonction des secteurs ciblés, par exemple, explique M. Bélanger. Rien pour compromettre de doubler la superficie du parc. « 

M. Bélanger assure que des analyses ont déjà été réalisées pour vérifier, voire même réduire, les impacts d’activités sur la nature, comme les randonnées pédestres et alpines, ainsi que pour le camping et le vélo de montagne. «On ne veut pas instaurer trop d’activités, mais une offre bonifiée permettra de libérer les sentiers, les pavillons de services et les stationnements actuellement fort achalandés et situés dans le parc», estime-t-il.

Le potentiel est immense, aux dires de Gilles Bélanger. Il est convaincu que les sommets et la beauté du futur territoire attireront des gens de partout au Québec. «Le parc national du Mont-Orford est déjà l’un des plus achalandés au Québec avec quelque 750 000 visiteurs annuellement, détaille-t-il. Il atteindra facilement le million de personnes à son ouverture prévue en 2024.»

Le député d’Orford voit aussi d’un bon oeil les retombées économiques de ce projet d’agrandissement. Une évaluation réalisée en 2021 évalue les dépenses annuelles hors parc des visiteurs additionnels à 8,5 millions de dollars. Les retombées directes et indirectes générées par l’aménagement et la construction des installations sont estimées à 820 emplois et 85,2 M$ en PIB au Québec. La Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) prévoit créer 39 postes après l’agrandissement confirmé.

Cette démarche a nécessité l’achat et l’expropriation de quelques propriétés situées dans les MRC du Val-Saint-François (Racine) et de Memphrémagog (Canton d’Orford). En mai 2022, les acquisitions immobilières destinées à l’agrandissement du parc étaient chiffrées à plus de 26 M$.

Tel que déjà mentionné, le lac La Rouche demeurera une propriété privée, même si ce plan d’eau se retrouvera presque au centre de l’agrandissement. Les citoyens Pierre et Jean-Guy Dépôt réclameront l’abolition de cette «anomalie» afin que ce lac soit intégré dans le parc. Pierre Dépôt proposera aussi l’intégration de terrains limitrophes au parc et en bordure de la route 141, au Canton d’Orford, avant que des condos ne s’y construisent.

Où consulter la documentation sur le projet?

La documentation sera disponible en version électronique dans le site Web du BAPE à compter de ce samedi 14 janvier. Des centres de consultation seront aussi ouverts dans la communauté. Les citoyennes et citoyens peuvent également communiquer avec le BAPE pour obtenir plus d’informations.