L’agrandissement du parc national du Mont-Orford fera naître un paradis du plein air

ENVIRONNEMENT. L’agrandissement planifié du parc national du Mont-Orford réjouira les sportifs et les amateurs de plein air. Outre le volet préservation et conservation, ce futur espace proposera une offre diversifiée d’hébergement (camping, refuges, chalets, etc.), ainsi qu’une panoplie d’activités et de sentiers reliés au réseau actuel. 

Les visiteurs pourront notamment admirer des paysages et des points vues exceptionnels grâce à deux sommets de plus de 400 mètres, dont le mont des Trois-Lacs à 474 mètres.

La randonnée pédestre, en raquettes et à crampons seront à l’honneur avec le mantien du tronçon géré par les Sentiers de l’Estrie, ainsi que par l’ajout de 17 parcours totalisant quelque 130 kilomètres de sentiers. Courtes et moyennes distances sont proposées, mais la plus longue sortie inscrite dans les documents du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) est La Grande Traversée de 25 km. Cette distance couvre l’axe nord-sud, permettant ainsi de traverser tout le territoire de l’agrandissement. L’aller-retour sera donc de 50 km.

S’ajouteront de la randonnée à vélo, du vélo de montagne et du vélo à pneus surdimensionnés (fatbike). Le secteur Ruisseau-Gulf, situé dans la section nord-est du territoire agrandi, a été identifié comme étant propice au développement de sentiers de vélo de montagne et de «fatbike». Un réseau d’environ 20 km, destiné aux débutants et aux experts, est dans l’air.

La Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) proposera aussi des activités nautiques et la location d’équipements aux lacs Brompton et Montjoie. La baignade sera possible aux lacs Brais, Fontaine et Montjoie.

La SÉPAQ prépare déjà des emplacements pour de l’escalade sur les parois La Rouche, du Mont-des-Trois-Lacs et du lac Brais. Elle accueillera aussi les amateurs de randonnée équestre.

900 PLACES DE STATIONNEMENT ET 100 000 VISITEURS ADDITIONNELS

Neuf stationnements sont dans les plans de Québec pour accueillir les véhicules des futurs usagers. Près de 900 espaces sont prévus, principalement sur les routes 222 et 220. Quelques accès déjà en place seront fermés et relocalisés pour hausser la capacité et améliorer la sécurité.

Des zones de services seront toutefois nécessaires pour accueillir annuellement les 100 000 visiteurs additionnels. Elles seront érigées sur 2% du territoire visé par l’agrandissement. 

Les principaux accès seront situés dans les quatre secteurs suivants: Lac-Montjoie, Mont-des-Trois-Lacs (sur la route 220 à l’ouest du lac Brompton), des Cascades (sur la route 222 à l’ouest du lac Brompton) et Ruisseau-Gulf (sur la route 222 près de la paroi d’escalade La Rouche).

Les principaux points de départ pour les activités et les centres de services seront aménagés dans les pôles d’accueil plus importants situés au camping de l’ancienne carrière J.A. Bombardier et au sud du lac Montjoie. 

Des tunnels et des passerelles seront privilégiés pour assurer un va-et-vient sécuritaire pour traverser les routes 220 et 222.

UN CAMPING DE 200 PLACES?

Considérée comme un milieu déjà perturbé, l’ancienne carrière du chemin J.A. Bombardier a été identifiée comme un terrain propice pour accueillir un site de camping (maximum 200 emplacements), un stationnement de 150 places, un centre de services, des aires de jeux et un module d’apprentissage de vélo de montagne. Un stationnement est également prévu sur le chemin des Bûcherons.

L’offre d’hébergement se traduirait également par une dizaine de petits chalets pour quatre personnes chacun, un camping rustique logeantsix personnes, des refuges en forêt, un maximum de sept camps rustiques ainsi qu’un pavillon de séjour au secteur Lac-Montjoie.

UN PROJET UNIQUE AU LAC MONTJOIE

Le lac Montjoie a été identifié comme un lieu privilégié de ressourcement, de connexion avec la nature et d’intervention en lien avec le bien-être. La SÉPAQ souhaite s’inspirer des propriétaires des lieux de 1889 à 2009 (Séminaire de Sherbrooke) pour créer un projet innovateur et pionnier au sein des parcs nationaux du Québec. Afin de préserver la sérénité de cet ancien lieu de repos et de loisirs des séminaristes et des prêtres lors de leurs vacances, on songe sérieusement à y «encourager des activités de calme, de contemplation et d’introspection, en étroite relation avec la santé publique et le bien-être».

L’accès à ce site pour les visiteurs journaliers serait exclusivement par une navette électrique et par des moyens de transport actif (vélo ou marche). Un stationnement pour 250 véhicules de ces visiteurs est prévu en bordure de la route 220, à proximité du lac Fraser.

CONSERVATION ET PRÉSERVATION

Dans les documents d’information fournis en marge des futures audiences du BAPE, le gouvernement du Québec assure que le déploiement de ces activités n’affectera aucunement des éléments sensibles comme des espèces en situation précaire, des milieux humides, des forêts rares, des écosystèmes forestiers exceptionnels et des sites archéologiques.

73% de la superficie agrandie sera d’ailleurs en zone de préservation, permettant aussi de protéger 21 espèces floristiques en situation précaire et une quinzaine d’espèces fauniques, incluant le faucon pèlerin.

Le mandat du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) sera du 13 février au 30 juin.

Son rapport est prévu l’été prochain. L’ouverture du parc pourrait se faire en 2024 si tout le processus se déroule sans embûche.

RENCONTRE LE 31 JANVIER

La commission d’enquête sur le projet de modification de la limite du parc national du Mont-Orford invite la population à une rencontre préparatoire pour le public le mardi 31 janvier, à 19 h, en direct sur le site Web du BAPE et sur sa page Facebook.

Cette rencontre permettra d’expliquer le fonctionnement d’une audience publique dans le but de faciliter la participation aux travaux de la commission. Elle sera également l’occasion de rencontrer les membres de la commission, d’en apprendre davantage sur les rôles et la mission

du BAPE, sur le déroulement prévu des travaux de la commission ainsi que sur les différentes façons d’y participer. Une période de questions suivra la rencontre.

Il est à noter que les questions concernant les enjeux du projet seront abordées lors de la première partie de l’audience publique qui permet aux citoyennes et aux citoyens de poser leurs questions et de s’informer sur le projet.