La rue Principale comme vous ne l’avez jamais vue
HISTOIRE. Quelques jours par été, Odilon, un cireur de chaussures du siècle dernier, raconte l’histoire de la rue Principale et des environs. Dans le cadre des multiples activités organisées lors de la Flambée des couleurs, ce petit retour dans le temps est un incontournable.
Par François Bouchard
Depuis trois ans, Éric-Gérard Langlois personnifie Odilon, le cireur de chaussures. À raison de neuf représentations cette année, il fait voyager les gens à travers l’histoire de la ville de Magog grâce à deux parcours, soit celui du quartier des Tisserands, et celui du centre-ville. Ces visites se font à pied et durent en moyenne 90 minutes, mais il se peut qu’à force de remonter le temps, on en oublie le présent.
Odilon, avec son accent du terroir, nous amène devant la Maison Merry, puis sur la rue Principale, où il relate de nombreuses histoires, dont l’épisode où le maire Ernest Simard souhaitait créer un aquarium au parc des Braves après avoir visité le Jardin zoologique de Montréal. Trois phoques avaient alors été placés dans le bassin d’eau, aujourd’hui situé sous le pavillon de bois. Le projet prend abruptement fin en mai 1962 lorsque l’un des phoques est retrouvé assassiné alors qu’un autre est blessé. «Après ça, on a tout sorti de d’là, pis j’te dis qu’on n’a pu jamais revu de phoques icitte, pis c’était fini de l’aquarium.»
Le cireur de chaussures en sait également long sur l’histoire des bâtiments en mentionnant au passage le nom de quelques anciennes boutiques qui ont déjà eu pignon sur rue, telles que le Café Royal, Magog Barbecue, Farmer et l’épicerie Atlantic and Pacific. Il connait aussi tout de leur tendance architecturale. Il nous fait en effet remarquer qu’à partir d’un certain endroit sur la rue Principale, de petites galeries en fer forgé apparaissent. Cette partie est dite «plus neuve», car construite vers les années 1930. «Qui c’est qui aurait pensé de se mettre une galerie de même toé, voyons? Mais c’était pratique pour les sneakeux pis les senteux. Tu te louais un loyer là pis tu voyais toute : la fanfare, les majorettes, les policiers courir après un ours ou bin un gars chaud, toute!»
Mais le charmant Odilon ne pouvait pas parler de Magog sans effleurer au passage la légende du monstre du lac Memphrémagog. «On n’est pas sûr, mais on pense que bin creux y a une caverne qui traverserait jusqu’au lac Massawippi, parce qu’y en a qui disaient avoir vu le même monstre de l’autre bord itou, mais j’irai pas y mettre les pieds pour le savoir certain!»
La dernière représentation de l’année de ce tour guidé a lieu le samedi 27 septembre à 10h15 pour le départ au Centre d’Arts visuels de Magog au coût de 5$.