La nouvelle usine d’épuration à Omerville essuie encore des retards

PROJET. Les années se suivent et se ressemblent dans le dossier de l’usine d’épuration d’Omerville alors que les travaux, qui devaient commencer en 2018, sont reportés à une date inconnue en raison de coûts de construction plus élevés que prévu.

Ce revirement de situation a été annoncé lors de la dernière séance du conseil municipal, le 18 mars. Comme l’explique le conseiller du secteur, Yvon Lamontagne, l’entreprise mandatée pour la réalisation des plans et devis a rapidement tiré la sonnette d’alarme. «On a su au retour des élections que nos estimations ne marchaient pas du tout. Une autre firme nous avait dit que les coûts de construction seraient entre 8 et 9 M$, mais finalement, la compagnie responsable des plans nous a indiqué que la facture serait, au moins, deux fois plus élevée. Ça m’a jeté à terre», admet M. Lamontagne.

Depuis sa première élection, le conseiller municipal déplore que ce dossier avance à pas de tortue. Il rappelle que son secteur est «pris en otage» depuis 2004 puisqu’aucune nouvelle construction n’est possible en raison du fait que l’usine est à plein rendement. Une situation qu’il qualifie de ridicule. «Le ministère est au courant depuis 14 ans que la station d’épuration ne répond pas aux exigences environnementales. Ce n’est pas la faute du conseil municipal, ni de l’équipe de Marco Prévost à la Ville si ça ne se règle pas. Le Ministère doit prendre ses responsabilités et régler ce problème majeur», ajoute-t-il.

D’ailleurs, la Municipalité a officiellement entrepris des démarches pour faire une demande de subvention en vue de la deuxième phase du Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées. Celle-ci pourrait être lancée sous peu.

D’ici là, plusieurs questions demeurent sans réponse. Les échéanciers sont retardés pour une durée indéterminée et la technologie qui avait été choisie, soit celle de la filtration membranaire, est plus qu’incertaine. En ce qui concerne le terrain choisi, qui se situe dans le parc industriel, près du siège social de Camso, Yvon Lamontagne n’a aucune idée ce qu’il en adviendra. «La nouvelle usine devait être en opération au printemps 2019 et là, tout est à recommencer. Je trouve ça terrible, peste-t-il. Je pense à Domaine Parc Estrie qui attend depuis longtemps pour développer et qui ne peut rien faire. Et en plus, certains de ses résidants doivent endurer des senteurs épouvantables provenant des bassins actuels. Je pense qu’à un moment donné, il faut arrêter de rire du monde et leur donner les services pour lesquels ils payent à gros prix, avec leurs taxes.»

Rappelons que la Municipalité a étudié la possibilité de détourner les eaux usées d’Omerville jusqu’à son autre usine de la rue Hatley. Il a aussi été question de mettre aux normes les installations actuelles à Omerville. Deux scénarios qui ont été écartés pour des raisons de coûts.