La navigation préoccupe les associations de lac dans Memphrémagog

Des associations de lacs demandent une révision d’une vieille loi fédérale qui s’applique autant sur les paquebots du fleuve Saint-Laurent que sur les plus petits plans d’eau de la MRC de Memphrémagog.

Pour le président du groupe Memphrémagog Conservation (MCI) Robert Benoit, la Loi sur la marine marchande est désuète. «Depuis 30 ans, des villes ou des organismes perdent leur bataille devant la justice, car les juges estiment que la navigation est une juridiction fédérale. Donc, les villes ne peuvent rien faire pour améliorer leur eau potable ou un problème de bruit, par exemple. Pourtant, les municipalités sont responsables de nombreux dossiers comme l’aménagement du territoire. Elles devraient aussi avoir leurs mots à dire sur ce qui se passe sur leurs propres lacs», déplore l’ancien député d’Orford.

Il croit le temps venu pour renverser la vapeur. Une coalition canadienne a été récemment créée à ce sujet et les associations des lacs Massawippi et Lovering ont transmis un message similaire lors des récentes consultations de la ministre Marie-Claude Bibeau.

Elles pestent surtout contre les puissants bateaux et les embarcations associées aux «wake-boards» qui provoquent de grosses vagues. Selon les environnementalistes, ces moyens de transport sont responsables des problèmes d’érosion des berges et du brassage des sédiments au fond des lacs. Le bruit de ses engins est également une nuisance pour des riverains.

Une gestion confiée aux municipalités réjouirait Robert Benoit, surtout que ce sont les élus de petites municipalités qui s’occupent de la qualité de l’eau potable, souvent puisée dans les mêmes eaux empruntées par de nombreux plaisanciers.

4000 bateaux sur le Memphré

Le MCI estime à 4000 le nombre d’embarcations sur le Memphrémagog, un lac alimentant en eau potable quelque 175 000 personnes à Magog et Sherbrooke. «Actuellement, on peut faire que de l’éducation pour réduire l’impact des puissants moteurs qui poussent les machines facilement jusqu’à 100 km/h. C’est trop pour nos petits lacs», grogne-t-il.

M. Benoit félicite néanmoins les autorités qui ont, selon lui, largement amélioré la nuisance par le bruit dans les baies du Memphrémagog depuis quelques années, en surveillant davantage et en distribuant au besoin des billets d’infraction.

Toujours selon l’ancien député, les baies problématiques du Memphrémagog sont Channel, Greene et MacPherson. Dans la baie Greene, il y aurait des journées rassemblant parfois de 100 à 150 embarcations.

Il y a quelques années, il se rappelle très bien la saga de la baie Greene, où Austin, avaient tenté de limiter le nombre de bateaux par bouée, mais en vain devant les tribunaux. À l’époque, les rassemblements causaient parfois beaucoup de bruit avec des soirées se comparant à des partys musicaux.

«Nous sommes au même point qu’il y a 30 ans, désapprouve le président du MCI. On ne veut pas diminuer l’accès au lac, bien au contraire. On demande plutôt une juridiction partagée ou une délégation aux provinces pour tout simplement améliorer la qualité des eaux.»