La Coopérative du Mont-Orford dans un cul-de-sac?

ÉCONOMIE. La Coopérative de solidarité du Mont-Orford pourrait fermer ses livres dimanche prochain malgré des rapprochements réalisés avec la Corporation Ski & Golf Mont-Orford, l’actuel gestionnaire de la montagne.

La Coop s’intéresse à la gestion du centre de ski et du golf du Mont-Orford depuis huit ans et demi. Elle a déjà déposé des propositions officielles en ce sens, mais sans succès. En 2014 cependant, des pourparlers ont eu lieu plus intensément entre les deux organisations afin de trouver un terrain d’entente et un modèle d’affaires convenant aux deux parties.

Le président de la Coopérative, André Martin, confirme l’option de la dissolution qui sera débattue à l’assemble générale annuelle de cet organisme, qui sera tenue au Centre d’interprétation du Marais, le dimanche 25 janvier, à 13 h. «Ce ne sera pas la première fois qu’on en parlera, mais, un jour ou l’autre, faut se rendre compte qu’on n’est pas plus avancé qu’il y a huit ans et demi. Nous sommes comme dans un cul-de-sac», résume-t-il.

Une mésentente sur la vocation à donner à la montagne expliquerait la distance entre les deux parties. D’un côté, la Corporation, une organisation née de la MRC de Memphrémagog, favorise le développement d’un important pôle touristique afin de conserver les retombées économiques estimées à 22 M $. D’autre part, la Coopérative miserait sur la mise sur pied d’une station à vocation régionale, un peu comme l’était la défunte Montjoye, au Canton de Hatley.

Même s’il insiste pour dire que les administrateurs de la Corporation effectuent un solide travail au Mont-Orford, André Martin croit toujours que le modèle coopératif demeure la meilleure formule pour prendre le relais à la montagne. «L’actuelle structure a des limites en matière de financement, et la montagne est rendue à un stade pour investir dans ses installations», dit-il.

Proposées par la Corporation, différentes options seraient sur la table pour donner un nouvel élan à la montagne. On parle de coopérative, d’intérêts privés, d’organismes sans but lucratif et de sociétés en commandite pour gérer le domaine skiable et le golf. On aurait même parlé de scinder le ski et le golf.

Les portes ne seraient pas complètement fermées, mais les discussions entre les deux parties ont pris fin au début du mois de janvier.

Président de la Corporation et préfet de la MRC, Jacques Demers, admet que les dirigeants de la montagne tentent toujours de trouver la meilleure structure possible pour assurer la pérennité du Mont-Orford. «On discute, oui, mais on ne rejette aucune structure de gestion pour l’instant. On ne sent pas de sentiment d’urgence, mais il faut trouver une solution d’ici quelques années, car on a toujours dit que la Corporation demeurait une solution temporaire. Il est néanmoins très sain de se remettre en question, même si les finances vont bien au Mont-Orford», conclut-il.