La «brigade» de proximité a rejoint plus de 1600 personnes l’an dernier

RESSOURCES. Le travailleur de rue, tel qu’on le connaît dans plusieurs milieux urbains, a fait place à un concept plus élargi à Magog, celui du travailleur de proximité. Et il faut croire que cette formule répond à un besoin, puisqu’en l’espace d’un an, on a pratiquement doublé le nombre d’interventions auprès des citoyens.

Lancée en 2013, l’Équipe Ressources Relais (ÉRR) Memphrémagog compte maintenant cinq travailleurs de proximité chargés d’accompagner des personnes en difficulté ou de les aiguiller vers différents services.

Leur champ d’action, presque illimité, peut s’étendre aux résidences pour personnes âgées, aux parcs, aux usines ou encore aux maisons de jeunes.

Au cours de l’année 2015-2016, la «brigade» de proximité, composée de trois femmes et deux hommes, a rejoint 1664 personnes, soit pratiquement le double de l’année précédente (957).

Plus de la moitié de ces contacts ont été réalisés à Magog, les autres s’effectuant à Canton de Potton et Stanstead. «Et 30% des rencontres touchaient des gens de 65 ans et plus», précise l’intervenant et coordonnateur de l’ÉRR, Simon Dancause.

«Toutes les rencontres se font sur une base volontaire et notre approche se veut humaine et inconditionnelle. Pour aider des gens, il faut d’abord développer un lien de confiance», ajoute M. Dancause

Une stabilité appréciée

Chapeautée par une dizaine d’organismes, dont le CIUSS de l’Estrie-CHUS-CSSS de Memphrémagog et la Table de concertation des aînés Memphrémagog, l’ÉRR jouit maintenant d’une certaine stabilité dans ses effectifs, grâce à ses 11 partenaires financiers. «Le fait que plusieurs partenaires nous appuient nous permet de diversifier nos demandes de financement, car elles touchent plusieurs programmes. Même si le processus doit être répété d’une année à l’autre, on sait que nos intervenants seront en poste pour au moins les 12 prochains mois. Et pour les gens qu’on rencontre, ça inspire confiance de revoir les mêmes visages», fait valoir l’organisateur communautaire Richard Caron.

Chacun des membres de l’ÉRR possède son propre créneau. Annie Mathieu, par exemple, vise surtout les jeunes familles avec des enfants de 0 à 5 ans, tandis que Jérémie Côté travaille principalement avec les ados et les jeunes adultes.

Pour sa part, Jessica Laliberté œuvre notamment chez Han-Logement et à l’Office municipal d’habitation, alors que Simon Dancause intervient majoritairement auprès des aînés.

Tout dépendant de ses difficultés, chaque «client» peut être rencontré plusieurs fois, jusqu’à ce que sa situation se soit améliorée. L’intervenant n’a pas la mission de régler lui-même les problèmes, mais bien de diriger les gens vers les ressources ou organismes qui lui seront le plus profitables.

«De par sa diversification, notre modèle d’intervention est probablement unique au Québec; c’est un projet très novateur», estime Richard Caron.