La Banque alimentaire conserve un fragile équilibre

COMMUNAUTAIRE. La Banque alimentaire Memphrémagog (BAM) réussit à trouver un équilibre malgré ses dépenses à la hausse et les besoins sans cesse croissants des familles vulnérables.

L’inflation galopante et la hausse de l’ensemble des coûts de la vie font bondir le nombre d’aides alimentaires. Ces dépannages ont grimpé de 250 à 300 par mois de juillet à août dernier. Il s’agit d’un important bond aux yeux de la direction de la BAM.

Cette demande à la hausse a cependant forcé la BAM à acheter des denrées pour bonifier sa quantité d’aliments donnés par les commerces et la population. De juillet à septembre dernier, l’organisme a dépensé de 1500 $ à 2000 $ par semaine pour s’approvisionner. Deux des 12 tonnes de denrées alimentaires distribuées par mois ont été payées à même les finances de la BAM.

«C’est immense pour un organisme sans but lucratif, observe le président Michel Morriset. Une chance qu’on a une bonne santé financière, mais on ne pourra fonctionner ainsi pendant de longs mois.»

M. Morriset apprécie donc l’arrivée des traditionnelles campagnes des Paniers de Noël, auxquelles la population répond toujours avec générosité. «Les dons du privé et les subventions des gouvernements nous aident grandement à renflouer les coffres et à mettre des denrées sur nos tablettes.»

La BAM sollicite de nouveau la générosité de la population à l’approche des Fêtes. Cependant, l’oganisme sait très bien que les besoins persisteront dès janvier. C’est dans ces périodes plus creuses que M. Morriset apprécie les contributions financières de mécènes et de fondations de la région. «J’ai déjà vu des gens nous remettre un chèque de 10 000 $ et un autre de 25 000 $, détaille le président de la BAM. C’est très généreux de leur part.»

Il suggère la prudence et la vigilance en ces temps d’incertitude économique. L’augmentation des prix à l’épicerie, de l’essence, des taux d’intérêt et des loyers le préoccupe. Sa formation d’économiste le rattrape lorsqu’il pense aux gens, aux familles et aux salariés qui auront de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts. «On réussit encore à les dépanner, mais on ne calcule même pas ceux qui ne nous connaissent pas ou qui hésitent à frapper à nos portes», s’inquiète-t-il.

Voilà pourquoi la BAM analyse la possibilité de mieux desservir deux autres zones vulnérables de la MRC de Memphrémagog. «On couvre assez bien Magog, mais pas des secteurs où les besoins sont grands comme à Stanstead et au Canton de Potton», termine-t-il.