Il n’est jamais trop tard pour le grand amour

SAINT-VALENTIN. Gisèle et Laurier Provost sont une belle preuve que l’amour n’a pas d’âge. C’est respectivement à 83 ans et 86 ans qu’ils se sont mariés en compagnie de leur famille et de leurs amis, en septembre dernier à l’église Saint-Jean-Bosco de Magog.

Cette belle histoire a commencé avec une rencontre dans l’ascenseur de la résidence Le Renaissance, où les deux tourtereaux habitent, au jour de l’An de 2016. «Ça ne faisait qu’un mois que j’habitais ici quand j’ai rencontré Laurier. On s’est souhaité la bonne année et ça en est d’abord resté là», laisse entendre Gisèle Pothier, nouvellement Mme Provost.

La nouvelle résidente raconte avec plaisir sa première bonne discussion avec son futur mari. «Une voisine avec qui je jouais aux cartes m’a demandé d’aller l’inviter à venir jouer avec nous, puisqu’il manquait un joueur. Je suis venue cogner à sa porte et il m’a invitée à m’asseoir. On a commencé à jaser et j’ai oublié qu’on devait aller jouer aux cartes», lance-t-elle en riant.

C’est le jour de la Saint-Valentin que la relation a commencé à prendre du sérieux. «Laurier m’a amenée souper au centre-ville et il a dit à la serveuse que c’était la première fois qu’on allait souper en amoureux. Ça a commencé de cette façon», poursuit Gisèle Provost.

Cette dernière parle d’un coup de foudre, tandis que M. Provost conçoit qu’il s’agissait d’abord de prendre son temps. «À notre âge, on ne s’énerve pas avec ça. Ça m’intéressait d’apprendre à la connaître, mais je ne voulais pas perdre les pédales. On a commencé par sortir ensemble un peu, puis on a emménagé. Ça a été la bonne décision», laisse-t-il entendre.

L’idée du mariage est ensuite venue et les réactions de leurs enfants respectifs ont été assez différentes. «L’un m’a demandé si j’étais fou, alors qu’un autre m’a dit que je pouvais rester avec elle sans la marier. Nous, on voulait que ça aille plus loin», de dire Laurier Provost.

De leur côté, les enfants de sa nouvelle femme étaient plutôt rassurés. «Ils étaient contents, car ils savent que je suis une personne ennuyeuse. En plus, ils l’ont aimé. D’un côté et de l’autre, on a vraiment une belle famille», fait valoir Mme Provost.

Plusieurs dizaines de personnes étaient de la fête, le 17 septembre. Il est à noter qu’il s’agit des premiers mariés du Renaissance. «C’était un mariage divin et pour moi c’était un rêve. Je ne pensais jamais vivre ça à nouveau», continue-t-elle.

Il s’agit d’un deuxième mariage pour chacun des deux amoureux, qui sont tous deux veufs. Pour Gisèle Provost, l’amour n’a donc pas d’âge. «Il ne s’agit pas seulement de désir charnel. Le grand amour, c’est aussi les sentiments, l’amitié et le fait de ne pas vouloir être seul. Il y a plusieurs raisons à l’amour pour les gens âgés, et à notre âge, on sait que c’est pour la vie», dit-elle.

Bien que la relation peut sembler s’être rapidement développée, M. Provost insiste sur l’importance de ne pas avancer trop vite dans une relation. «Ça ne se compare pas à quelqu’un qui a un emploi. Nous, on n’en a plus, alors on doit consacrer notre temps à quelque chose d’autre. Présentement, c’est un charme et on s’installe un petit coin d’amour à notre goût», indique-t-il.

Parties de cartes, balades en voiture et visites chez la famille font partie du quotidien du jeune couple. «On ne voit pas les soirées passer. Il m’a aussi montré à jouer à la pétanque et on a gagné le tournoi de fin d’été», raconte Gisèle Provost.

Le mari croit que sa femme et lui ont été guidés l’un vers l’autre. «Parfois, je dis que quelqu’un nous a pris par la main et nous a amené jusqu’à l’hôtel. On ne sait jamais où la vie va nous amener», observe Laurier Provost.