«Il faut arrêter l’hémorragie»

ÉDUCATION. Le conseil d’établissement (CE) de l’École secondaire de La Ruche de Magog dénonce les coupes répétitives dans son budget de fonctionnement qui affectent lourdement le personnel et, conséquemment, la réussite des élèves.

Dans une lettre adressée au président de la Commission scolaire des Sommets, Jean-Philippe Bachand, le président du CE, Daniel Messier, déplore le double discours du ministère de l’Éducation qui prône la réussite scolaire, tout en imposant des compressions annuelles et récurrentes. «Il est aberrant de constater que l’on se donne des objectifs ambitieux pour augmenter la réussite scolaire et contrer le décrochage alors que l’on doit constamment couper dans les moyens pour y parvenir. Il est faux de prétendre que l’on peut faire encore plus avec moins d’argent», déplore M. Messier,

Selon le président, ces coupes font particulièrement mal à un établissement public comme La Ruche, qui accueille des élèves aux besoins variés. «Notre école doit composer avec beaucoup d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage. De plus, plusieurs jeunes de notre région proviennent de milieux défavorisés», fait-il valoir.

Tout en saluant la créativité du personnel pour pallier à ce manque à gagner, la vice-présidente du CE, Charlotte Paré, craint que les services aux élèves soient inévitablement affectés. «Déjà, les services d’encadrement disciplinaire ont été réduits, soit tout ce qui touche la surveillance et le suivi aux élèves qui ont des besoins particuliers. Il faut arrêter l’hémorragie avant qu’il ne soit trop tard. C’est très grave ce qui se passe et malheureusement, ce sont nos jeunes qui en paieront le prix», craint Mme Paré.

Les syndicats du secteur de l’éducation de l’Estrie ont également profité de la tenue des journées de la persévérance scolaire pour dénoncer le «désinvestissement de l’État» à l’égard de la jeunesse québécoise.