Hébergement touristique illégal à court terme: Magog peste contre un «affront» de Québec

TOURISME. Le conseil municipal de Magog digère mal l’approche du gouvernement pour éventuellement réglementer l’hébergement touristique à court terme.

Les élus considèrent même comme un affront l’intention de Québec de vouloir décider à la place des Municipalités comment gérer ce phénomène où les visiteurs peuvent louer des chambres, des chalets ou des maisons via des sites web comme Airbnb.

La mairesse de Magog, Vicki-May Hamm, comprend que ce type de location (moins de trente jours) répond à un besoin de plus en plus en vogue, plus particulièrement dans les destinations touristiques.

Cependant, elle persiste à croire que l’article 124 du projet de la loi 49 pourrait très bien s’appliquer aux grandes villes comme Montréal et Québec, mais pas à toutes les autres Municipalités de la province. «Il y a des bons côtés dans ce projet de loi, comme l’obligation d’obtenir une classification, dit-elle. Mais là où le bât blesse, c’est quand le gouvernement propose de nous enlever l’unique outil qui nous assure une cohabitation harmonieuse, en l’occurrence le contrôle des usages et du zonage. Ce sera le chaos, si on nous enlève ce droit.»

En d’autres termes, Mme Hamm préfère cibler des zones pour y autoriser des locations à court terme, plutôt que d’endosser Québec qui suggère de les autoriser partout, mais seulement dans les résidences principales.

Cette dernière restriction irrite Mme Hamm, car elle la juge trop facile à contourner. «Les gens seront très créatifs pour identifier des résidences permanentes, spécifie-t-elle. De plus, cette loi permettrait à un propriétaire, qui déniche un contrat d’un an à l’extérieur par exemple, de louer sa résidence principale tous les week-ends, peu importe le quartier. Je plains les voisins qui vivront avec de multiples nuisances.»

Trois gains de cause devant la justice

La mairesse rappelle que les trois dernières victoires juridiques en matière d’hébergement illégal ont été remportées grâce à la capacité de la Municipalité à régir les usages sur son territoire, en conformité avec les principes de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme. Trois établissements ont été contraints par le Tribunal à cesser leurs activités. Ils étaient situés sur les chemins Fortin, Arpin et Bernard.

Tout comme d’autres Municipalités, Magog demande la suppression de l’article 124 concernant les établissements d’hébergement touristique. «Sans l’application de sa réglementation d’urbanisme, la Ville de Magog ne pourrait pas appuyer les plaignants et enrayer les problèmes engendrés par la location à court terme illégale», lit-on dans la résolution adoptée le 20 janvier.

Cette même résolution stipule également que l’hébergement touristique à court terme peut «entraîner des impacts importants et des conséquences néfastes sur le voisinage et la sécurité du secteur». Certains voisins ont subi des «inconvénients importants de nature pécuniaire et psychologique».

Des zones autorisent actuellement ce type de location à Magog. D’autres seront proposées éventuellement lors d’une consultation publique.