Feu vert aux 20 condos de luxe au centre-ville de Magog

Un projet immobilier de 20 condos de luxe, évalué à plus de 4 M$, verra le jour sur la rue du Lac à Magog au cours des prochains mois.

Le conseil municipal a donné le feu vert au promoteur Daniel Leblanc de Century 21 Estrie, qui travaille sur ces plans depuis 2014. En plus des 20 condos, qui seront répartis sur trois étages, il y aura un stationnement souterrain équipé d’un ascenseur. Le bâtiment sera d’une hauteur de 15 mètres, soit deux de moins que les tours à condos (Luxor) que l’on retrouve tout près et qui ont, aussi, été construites par M. Leblanc.

Pour ce faire, deux démolitions seront nécessaires, soit une maison de couleur bleue et le bâtiment qu’occupait anciennement la clinique dentaire Lauzon. Si les travaux se déroulent comme prévu, l’objectif est d’accueillir les premiers occupants en juillet 2018.

«Ce projet répond à un besoin notamment en hébergement pour les employés des entreprises du secteur des TIC, affirme M. Leblanc. On crée 300 nouveaux emplois, mais on ne sait pas où loger tout ce beau monde. Si la Ville avait eu plus de vision, elle aurait préparé le terrain en ouvrant des rues pour accueillir de nouvelles constructions, mais ça n’a pas été fait. Résultat: les gens vont ailleurs pour s’installer, comme à Orford et Rock Forest. Il ne faut pas s’étonner si les commerces du centre-ville en arrachent.»

Plusieurs dérogations

Ce projet a été rendu possible par l’accord du conseil municipal puisque plusieurs dérogations mineures aux règlements municipaux ont été accordées. Entre autres, la zone résidentielle a été agrandie, le nombre de stationnements exigés a été réduit, le nombre de logements autorisé par bâtiments a été augmenté, de même que la hauteur totale permis dans le secteur. D’ailleurs, pour ces raisons, la conseillère Diane Pelletier s’est opposée en demandant le vote. Elle a été appuyée par Denise Poulin-Marcotte et Nathalie Pelletier.

«Si les règlements étaient adéquats, on n’aurait pas besoin de demander des dérogations mineures, rétorque M. Leblanc. Pourquoi la Ville exige-t-elle encore un minimum de deux stationnements par logement, sachant que dans des condos au centre-ville, bien des gens n’ont même pas de voiture. C’est le genre d’élément insensé qui ne fait que compliquer les choses.»

Des inquiétudes

L’arrivée de cette nouvelle construction suscite de l’inquiétude dans le voisinage. C’est le cas de la propriétaire de la Galerie d’art Courtemanche, Anick Valiquette. Tout en soutenant être en faveur de ce projet et du développement dans son secteur, elle déplore le fait que des dommages risquent d’être causés à des arbres qui se trouvent sur une partie de son terrain. Ceux-ci, qui sont au nombre de 45, sont situés à l’angle des rues du Lac et Principale Ouest. «Il s’agit du dernier terrain vert à son état naturel sur la rue Principale. Ce n’est pas le plus jolie, mais ce couvert forestier qui a grandi avec le temps a son utilité. Il atténue notamment l’impact visuel de tout ce qui se construit autour. On craint que plusieurs arbres ne survivent pas au choc de la machinerie et des pelles qui vont arracher les racines», explique Mme Valiquette.

À ce sujet, Daniel Leblanc soutient avoir offert aux propriétaires de la Galerie Courtemanche de remplacer cet espace vert par une haie de cèdres ainsi et un aménagement paysager. Une offre qui a été refusée selon lui.