Élections provinciales: un débat de haut calibre dans Orford

ÉLECTIONS.  Les candidats des principaux partis dans le comté d’Orford étaient réunis sur la même scène, ce soir, à l’occasion d’un débat organisé par la Chambre de commerce Memphrémagog, NousTV Magog et Le Reflet du Lac.

Devant une centaine de personnes au Vieux Clocher de Magog, les cinq politiciens ont croisé le fer en partageant leur vision et leur plateforme électorale. Il s’agit de Monique Allard (Parti québécois), Vicki-May Hamm (Parti libéral du Québec), Martin Lamontagne Lacasse (Parti conservateur du Québec), Kenza Sassi (Québec solidaire) et Gilles Bélanger (Coalition Avenir Québec). 

La formule du débat était faite pour permettre, d’abord, un droit de parole sur chaque thème pour chacun des candidats, qui étaient ensuite invités à débattre à micros ouverts. Comme il fallait s’y attendre, le dossier du CPE au Canton d’Orford, qui est tombé à l’eau récemment, a vite suscité de vifs échanges entre les participants. La candidate libérale a été la première à demander des réponses sur ce dossier « qu’elle appuierait définitivement comme députée », en s’adressant directement à Gilles Bélanger. Ce dernier a non seulement soutenu qu’il s’agit d’une décision « municipale », mais qu’il serait même allé de l’avant avec le projet s’il avait été à la place du Canton d’Orford. 

Cette réponse a semblé irriter la candidate solidaire, Kenza Sassi qui a d’ailleurs su tirer profit de ses capacités oratoires tout au long de la soirée. La « solidaire » a aussitôt répliqué au député sortant que le projet des 31 places n’était pas rentable et que « personne n’a levé la voix » dans la circonscription pour aider les responsables à en obtenir davantage. À cela, le candidat caquiste a rappelé que de nouvelles places ont été accordées ailleurs dans la circonscription, comme à Sainte-Catherine-de-Hatley.

Le dossier de la santé a aussi donné lieu à de bonnes discussions et des divergences d’opinions. De son côté, Martin Lamontagne Lacasse a ouvert la porte à davantage de services privés non pas pour créer un système à deux vitesses, mais bien pour que le système passe « de la vitesse tortue à la vitesse lièvre ». Traînant le passé libéral sur ses épaules, dont celui de la réforme Barrette, Vicki-May Hamm a dû à quelques reprises défendre les idées de son parti en affirmant que l’arrivée d’une nouvelle cheffe en Dominique Anglade rime avec une nouvelle vision. « On ne fera pas une autre réforme. Les gens ont assez souffert! », a-t-elle lancé pour dissiper les doutes. 

Plus tard dans le débat, Monique Allard a fait un plaidoyer bien senti à l’égard du réseau de la petite enfance au Québec. Elle a avoué se sentir très « mal » à l’idée de voir ce « joyau » être « sabordé » par les propositions du Parti conservateur du Québec, qui suggère de transformer son mode de financement. En réponse, Martin Lamontagne Lacasse a précisé que son parti souhaite simplement donner une « flexibilité » et une « liberté » aux parents de choisir le meilleur service de garde qui leur convienne.

Réalisation phare de son premier mandat, le branchement des foyers québécois à Internet haute vitesse a été mentionné à maintes reprises par Gilles Bélanger. Il a d’ailleurs utilisé ce dossier pour répliquer à ses adversaires qui mettaient en doute la capacité de son gouvernement de contrer l’inflation et maintenir la qualité des services publics, et ce, tout en promettant des baisses d’impôts. « Ce projet a coûté au Québec 700 M$ et génère quatre milliards de dollars par année. Je pense que c’est pas mal rentable! », a-t-il chiffré comme nouvelle source de revenus pour l’État.

Sur des sujets comme la pénurie de main-d’œuvre et la protection des plans d’eau comme le lac Memphrémagog, la plupart des élus étaient généralement sur la même longueur d’onde et s’entendaient pour dire qu’il fallait en faire davantage.

Sur la crise du logement, Kenza Sassi s’est même fait offrir du temps de parole par son rival Bélanger pour expliquer l’idée « intéressante » de QS de créer notamment des coopératives d’habitation. À l’inverse, Martin Lamontagne Lacasse a soulevé l’ire de ses adversaires et s’est retrouvé rapidement à court de réponses, en affirmant que la solution à cet enjeu passait essentiellement par le libre-marché.

Animé par Éric Gérard-Langlois, le débat portait sur les quatre thèmes suivant: « Économie – Main-d’œuvre », « Environnement et développement durable », « Santé, qualité de vie et famille » et « Développement régional ».

Vous avez manqué ce débat?

Sachez qu’il sera rediffusé sur les ondes de NousTV Magog aujourd’hui (13 septembre) à 16 h 30 et 20 h, ainsi que demain (14 septembre) à 9 h et 21 h. Une version intégrale sera également mise en ligne dès demain, à 11 h 30, sur la chaîne YouTube de NousTV.