Vallée des élastomères: Un centre de recherche sans l’aide du gouvernement?

ÉCONOMIE. Même si elle a échappé la désignation d’une zone d’innovation et des millions en subventions au début du mois, la Ville de Magog garde la cap pour développer son projet de la vallée des élastomères.

Le dévoilement du projet de 690 millions de dollars pour stimuler les sciences quantiques et les applications technologiques à Bromont et à Sherbrooke a déçu le conseil municipal. Les élus tenteront néanmoins de réactiver ce projet fondé sur l’industrie des élastomères (famille des caoutchoucs et des plastiques) même sans la zone d’innovation et l’aide du gouvernement.

La mairesse de Magog, Nathalie Pelletier, souhaite utiliser tout le travail fait en amont dans ce dossier depuis quelques années. La Ville sollicitera de nouveau ses partenaires privés qui avaient déjà manifesté l’intérêt d’investir dans ce domaine. Plusieurs industries associées aux élastomères ont déjà pignon sur rue dans le parc industriel.

« Ce créneau demeure fort intéressant, insiste Mme Pelletier. Ce sera déjà un plus en ne réalisant que partiellement nos plans initiaux, comme la création de l’Institut de recherche des caoutchoucs et élastomères du Québec à Magog. »

Créer des chaires d’innovation stratégiques conjointes avec le Cégep et l’Université de Sherbrooke permettrait également de générer des retombées significatives pour le développement économique de Magog.

UN FORUM ÉCONOMIQUE EN 2022

Réactiver le dossier de la vallée des élastomères sera notamment à l’agenda d’un forum économique qui se tiendra en juin ou en septembre à Magog.

Mme Pelletier en a fait l’annonce en marge de ses 100 premiers jours à titre de mairesse. Cette rencontre rassemblera plusieurs acteurs du milieu afin de stimuler de façon avant-gardiste le développement économique de la région. Outre le dossier des élastomères, on y exploitera les transitions numérique, écologique et énergétique.

« On souhaite créer des emplois, par exemple, en stimulant l’économie circulaire, en outillant les commerces et industries à réussir le virage numérique, ainsi qu’en misant davantage sur les énergies vertes et l’électrification des transports », propose-t-elle.

La mairesse assure qu’un comité sera mis en place pour effectuer un suivi rigoureux des conclusions obtenues au terme du forum. L’objectif sera d’éviter que de bonnes idées demeurent sur les tablettes, comme on l’a déjà observé par le passé dans ce genre d’exercice.

Mme Pelletier a également profité du bilan de ses 100 premiers jours à la tête de la Ville pour rappeler quelques priorités à réaliser comme la révision du plan d’urbanisme, ainsi que la réalisation de chantiers telle que l’amélioration de l’éclairage de rue, le « skatepark », l’acheminement des eaux usées du secteur Omerville vers l’usine de la rue Hatley, ainsi que l’amélioration ou le remplacement de l’aréna.

Le conseil envisage aussi de se positionner en matière d’environnement. «Dès 2023, les élus poseront des actions concrètes pour protéger les cours d’eau et le couvert forestier», assure Mme Pelletier.