Eastman veut acquérir l’église du village pour 1 $

PATRIMOINE. Pour sauver son église du village, la fabrique veut céder les lieux pour 1 $ à la municipalité d’Eastman. Celle-ci se dotera d’un espace communautaire exceptionnel et les activités pastorales pourront s’y poursuivre en plus.

En échange, la Fabrique Notre-Dame-du-Mont-Carmel obtiendrait une servitude perpétuelle sans frais des lieux et continuerait à offrir tous les mêmes services, dont la messe du dimanche. Un soulagement espéré pour l’organisation qui cumule les déficits depuis 2007, avec la baisse des pratiquants et la hausse des coûts, dont plus de 30 000 $ de chauffage par année.

Le maire Yvon Laramée avoue que les astres étaient curieusement alignés pour une telle transaction qui pourrait être complétée d’ici le printemps 2016. «On réfléchissait à agrandir l’hôtel de ville et déménager au cœur du village», raconte-t-il, parlant d’un «deal gagnant-gagnant».

Il indique que la Municipalité payait déjà depuis huit ans pour le déneigement du stationnement qui répond aux besoins du secteur. La vente incluerait tout le complexe immobilier de l’église, le presbytère et le terrain, sauf le cimetière. Il assure que les taxes qui sont gelées depuis deux ans, ne bougeront pas d’un cent pour autant. «On va gérer comme n’importe quelle autre immobilisation, par exemple, le chalet sportif», précise le premier magistrat.

C’est le volet communautaire qui l’intéresse le plus pour l’instant, avec les possibilités qu’offre le sous-sol du lieu de culte qu’il souhaite louer gratuitement à des groupes comme l’AFÉAS. C’est sans compter que l’acoustique de l’église est renommée pour ses concerts. «On a même un orgue Casavant qui avait été installé dans l’ancienne église en 1913, ajoute Jean Cloutier, animateur de paroisse, qui dit chercher justement un organiste pour un dimanche par mois.

Vocation des lieux

Un comité sera formé pour déterminer l’utilisation des lieux. «Il y aura des gens de la fabrique et des élus», note le maire qui ne prévoit pas pour le moment y déménager l’hôtel de ville, mais plutôt louer l’espace avant de se lancer dans un tel projet. Le presbytère qui était vide est d’ailleurs déjà loué depuis dix mois par un couple. «On n’a plus de curé permanent, mais un curé modérateur qui vient deux fois par mois, mentionne Réal Gosselin, l’un des deux animateurs de la paroisse, qui ont pour tâches d’accomplir celles d’un curé. Entre autres, s’assurer de trouver un célébrant pour les activités, telles des funérailles. «Il y en a de moins en moins. Surtout depuis que les salons funéraires offrent la cérémonie», observe celui qui est également président du conseil de fabrique.

Il souligne que plus d’une cinquantaine d’églises ont été acquises par des municipalités depuis 2012. Il calcule qu’avec l’économie engendrée par le leg du lieu de culte à Eastman, la fabrique prévoit augmenter ses services, comme les paniers de Noëls et les visites aux malades.

Tous les citoyens sont invités à une rencontre d’échange sur la vente de l’église, le 1er novembre, à 10 h, après la messe du dimanche.

Faits saillants de l’église Saint-Edouard

23 400 $ de déficit en 2014

30 000 $ de coûts de chauffage/année

Un mariage/année

Une douzaine de funérailles/année

Une douzaine de baptêmes/année

Près de 70 fidèles/messe du dimanche