Domaine brassicole: deux entreprises uniques s’installent à Orford

AGROTOURISME. Uniques en leur genre au Québec, l’une produit de l’eau d’érable pétillante, l’autre vient de mettre au boulot 200 000 abeilles parmi un million de tournesols. Leur point commun: deux jeunes entreprises nouvellement nichées au Domaine Brassicole.   Arrivés depuis le début de l’été sur le domaine maraîcher du 13e rang du Canton d’Orford, la miellerie l’Abeille et la Bête ainsi que La Coulée, s’enorgueillent de penser qu’ils pourraient fort bien être uniques au Canada. «Selon nos recherches, il y a déjà eu un producteur d’eau d’érable pétillante en Ontario qui a cessé ses activités et il y en a un au Vermont, aux États-Unis», indique Jean-François Carreau, propriétaire-fondateur de La Coulée. De son côté, l’apiculteur Jonathan Douville est impatient de faire analyser le miel distinctif de ses petites protégées butinant joyeusement depuis à peine un mois les plants de tournesols, les fleurs de citrouilles, de légumes, petites fruits et fleurs sauvages des nouveaux quartiers de ses quatre ruches. «J’ai hâte de voir la couleur de ce rare miel et son goût, s’enthousiasme le producteur, curieux de découvrir ce que les abeilles vont produire. Je vais envoyer du miel en laboratoire et connaître quel sera le pollen dominant.» Jeunes visionnaires C’est en mission en Afghanistan que l’ex-fantassin Carreau a eu l’idée d’inventer son breuvage effervescent, après avoir y apporté des produits de l’érable et assisté à une expérience de réutilisation de l’eau. Jadis adepte de boissons gazeuses et énergisantes, il souhaitait maintenant un breuvage-santé. «L’eau d’érable pétillante est quatre fois moins sucrée que les boissons gazeuses et a plus de 46 nutriments bioactifs, dont des antioxydants», précise-t-il, fièrement. Ses recherches l’ont amené notamment à valoriser des surplus d’eau d’érable que certaines familles jetaient, en raison des quotas imposés par la Fédération des acériculteurs du Québec. Quant à l’apiculteur Douville, cet enseignant de niveau secondaire a débuté avec une seule ruche domestique, il y a quatre ans. «C’était mon rêve. J’en ai maintenant 16», se réjouit celui qui offre aussi des ateliers éducatifs sur le sujet. L’été dernier, vendant son miel au Domaine Brassicole, il a eu l’idée d’y proposer des ruches à l’extrémité du terrain. «Avec la pollinisation des abeilles, ça devrait augmenter la production maraîchère de plus de 30 %, prévoit-t-il, estimant que les citrouilles et légumes devraient aussi être plus gros. Il indique que les abeilles ne sont pas dangereuses. «S’il y en a dans les fleurs, simplement les laisser travailler, dit-il. Ce ne sont pas des guêpes.» Par Maryse Mathieu