Des technologistes de l’hôpital de Magog sont inquiets

Des technologistes de l’hôpital de Magog sont inquiets de leur sort avec le projet Optilab qui consiste à centraliser certains laboratoires médicaux vers les grands centres comme Sherbrooke.

Pour le centre hospitalier de Memphrémagog, ce projet aura un impact majeur puisque toutes les analyses considérées comme non urgentes seront transférées au CHUS de Fleurimont.

C’est du moins ce qui est venu aux oreilles de Lesly Meunier, technologiste médicale depuis trois ans à Magog et membre de l’exécutif local du syndicat CSN. «Aux dernières nouvelles, Magog perdrait 67% des analyses au profit de Sherbrooke et ce changement pourrait s’opérer progressivement dès l’an prochain», explique-t-elle.

Pour l’instant, Mme Meunier soutient que la vingtaine de technologistes travaillant en sol magogois sont face à l’inconnu. Ils ne savent pas, par exemple, si certains d’entre eux perdront leur emploi ou s’ils devront dorénavant se rendre à Sherbrooke ou ailleurs pour travailler. «Ce qui est regrettable, c’est que le centre de prélèvements de Magog est très performant. Les médecins sont en mesure d’établir des diagnostics rapides pour prendre en charge le patient. Avec ce changement, il est évident que ce sera plus long d’obtenir les résultats. Et il y a tout le risque lié à la manipulation des échantillons qui seront transportés sur plusieurs kilomètres», déplore-t-elle.

Au cours des derniers jours, des membres du Syndicat de Magog ont distribué des tracts à des usagers de l’hôpital dénonçant ce projet du ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

Trop tôt pour spéculer

Conseillère en communications pour le CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Caroline Morin comprend les appréhensions des employés à l’égard de ce projet «puisqu’il nécessitera un changement de pratique».

Cependant, elle précise que la direction analyse encore sur la manière dont elle opèrera cette centralisation. «On s’attend à ce qu’au moins 60% des analyses faites à Magog soient transférées à Sherbrooke. Mais il est trop tôt pour dire quelles seront les conséquences. Je veux rassurer les employés que le modèle sera appliqué avec du sens, en tenant compte de la réalité de chaque établissement.»

Au sujet de craintes liées aux délais des analyses, Mme Morin assure que les cas urgents seront traités aussi rapidement puisqu’ils sont épargnés par cette mesure. «Les patients en attente d’une prise de sang pour une raison non urgente ou d’un suivi pour un examen annuel n’ont pas besoin d’avoir une réponse dans l’heure qui suit. Que ça prenne une journée de plus, pour eux, ça ne fait pas vraiment de différence», ajoute-t-elle.

La conseillère en communications précise que l’une des premières améliorations, qui pourrait se mettre en marche dès cet automne, sera d’arrimer les réseaux informatiques des différents laboratoires de l’Estrie.