Des roches tombent du ciel à Bolton-Est
TRAVAUX. Des opérations de dynamitage inquiètent sérieusement des résidants de Bolton-Est depuis deux semaines alors que des cailloux de différentes tailles sont tombés dans leur secteur.
Pour quatre voisins du chemin de la Mine, c’est pratiquement un miracle si les pierres projetées n’ont fait aucun blessé jusqu’à présent, ni de dommage matériel. Jean-Pierre Cyr est bien placé pour en témoigner puisqu’il a passé très près lui-même de se faire assommer, le 18 août, alors qu’il se trouvait en bateau sur le lac Long, situé tout près de sa résidence.
«J’ai eu la peur de ma vie, je dirais même que j’ai été terrorisé. La pierre est tombée peut-être à une quinzaine de pieds de moi et ma conjointe. On a entendu tout un bruit et on a même senti la vibration. Juste à en reparler, je me sens bizarre. Honnêtement, je n’ai jamais vu ça et j’en ai vécu des choses dans ma vie», affirme l’homme âgé de 60 ans.
Cet épisode de pluie rocheuse a même nécessité un transport en ambulance dans les jours qui ont suivi. Une femme, qui naviguait non loin du couple la journée même de l’incident, a finalement été diagnostiquée d’un trouble de stress post-traumatique. «Elle ne se sentait vraiment pas bien. Elle avait des maux de cœur et de la difficulté à dormir. Je sais que c’est encore difficile pour elle aujourd’hui», ajoute M. Cyr.
Par contre, la goutte de trop s’est produite possiblement dans la soirée du 31 août. Une pierre d’environ quatre livres s’est abattue dans le stationnement de Yolande L’Écuyer, à quelques centimètres de son véhicule.
Un deuxième épisode en si peu de temps qui est loin d’être rassurant, comme le raconte Mme L’Écuyer. «La première fois, plusieurs personnes ont porté plainte. On a alerté la police, la Municipalité, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) et le ministère de l’Environnement et rien n’a bougé. Et encore pire, ç’a recommencé. C’est insensé et on craint pour notre sécurité», affirme la femme visiblement dépassée par les événements.
Deux travailleurs de la CSST, soit l’inspecteur Yvon Robitaille et le chef d’équipe Robert Larouche, sont venus constater l’ampleur des dégâts sur l’heure du midi, le 1er septembre. Selon eux, ce genre d’événement ne se produit que très rarement, environ deux ou trois fois par année. «Il y a toujours un certain risque lors d’un dynamitage et c’est pourquoi il existe des règlements pour encadrer cette pratique. Mais que ce soit des petites ou des grosses roches, il ne devrait pas en avoir qui sont projetées aussi loin, surtout dans une zone habitée comme ici. On sait le dommage que ça peut faire. Je vous comprends d’être stressé, c’est épeurant», a dit M. Robitaille en s’adressant aux voisins, avant de repartir poursuivre son investigation.
Le ministère de l’Environnement n’avait toujours pas retourné notre appel au moment d’écrire ces lignes.