Des riverains digèrent mal la protection de 10 mètres à Orford

ENVIRONNEMENT. On croyait que la bande riveraine qui vient de passer de cinq à dix mètres était bien acceptée par une majorité de contribuables au Canton d’Orford, sauf que quelques propriétaires de petits terrains en bordure d’une rivière digèrent moins bien cette nouvelle réglementation.

Renaud Lavigne possède un petit chalet érigé sur un terrain d’environ 150 par 85 pieds dans le secteur des Trois-Lacs. La rivière aux Herbages coule paisiblement devant sa propriété. De la végétation s’élève déjà sur une bande de protection de cinq mètres.

Il vit très bien avec cette barrière végétale, mais il n’accepte pas la hausse de protection à dix mètres. À l’aide d’un bâton, il indique que cette nouvelle protection « mangera » plus de la moitié de son espace de détente entre son chalet et le cours d’eau.

« C’est impensable de laisser pousser la végétation, sans la couper, jusqu’à environ deux mètres du chalet, s’indigne-t-il. D’autres propriétaires du secteur verront leur bande riveraine arriver dans leur cuisine ou de l’autre côté de la maison, car les terrains sont petits dans le coin. »

Entre 30 et 40 propriétaires seraient touchés dans cette zone abritant notamment les lacs Simoneau et des Monts. M. Lavigne, ainsi que trois autres voisins, se font les porte-paroles de ces riverains. « Nous réclamons une clause d’exception pour tous les petits terrains, lance M. Lavigne. C’est une question de qualité de vie, surtout que nous n’étions même pas au courant de cette modification. »

Lavigne veut faire sa part pour protéger l’environnement. Il croit que sa protection de cinq mètres fait très bien son travail de filtration et de protection des berges, surtout que son terrain est plat et que la rivière n’est pratiquement pas navigable.

« Ce serait évidemment différent pour des terrains en pente qui laissent drainer des sédiments jusqu’à l’eau lors de fortes pluies, explique-t-il. L’érosion est presque inexistante, car on n’a pas de vague ni de bateau à moteur qui se promène. »

Un résident de la rive opposée à M. Lavigne, Jacques Marcoux, craint de subir une perte de la valeur foncière et marchande de sa propriété. « On perd du terrain, mais on paie encore toutes les taxes », peste-t-il.

Une pétition circule actuellement afin de refuser une bande riveraine à plus de 5 mètres pour certains propriétaires situés autour des lacs et des rivières d’Orford. 120 personnes avaient signé au moment d’écrire ces lignes.

La pétition est ici.

 

Renaud Lavigne.