Des jeunes à la rescousse de l’ail des bois
SAUVEGARDE. Appréciée par les gourmets et convoités par les revendeurs «hors-la-loi», l’ail des bois est une plante menacée dans certaines régions du Québec. Des élèves de l’école primaire St-Patrice de Magog ont toutefois fait leur part pour en assurer la sauvegarde, en mettant en terre quelque 1000 plants (graines), vendredi dernier à Ogden.
Ayant eu accès à une vaste propriété privée qui comptait déjà quelques colonies d’ail des bois, les 24 jeunes de 3e année ont effectué leur mission de plantation en moins de deux heures, tout ça dans le cadre du Projet SEM’AILjr initié par le Biodôme de Montréal.
Les participants étaient supervisés par Catherine Granger et Rosee-Lee Cloutier, deux étudiantes de l’Université de Sherbrooke au baccalauréat en études de l’environnement.
Depuis quatre ans, des étudiants de ce programme s’associent à l’enseignante magogoise Nancy Bolduc, afin de poursuivre leur opération de sauvegarde. Au cours de cette période, plus de 7000 graines d’ail des bois ont été ensemencées, non seulement à Ogden, mais aussi au parc national du Mont-Orford. «On n’a aucune difficulté à convaincre les jeunes d’embarquer dans un projet comme celui-là, car ils sont très sensibles à tout ce qui touche la biodiversité. La nature et les animaux, c’est toujours une formule gagnante auprès des élèves», a fait valoir Mme Bolduc.
Les «agriculteurs d’un jour» devront toutefois s’armer de patience avant de voir le fruit de leurs efforts. «Ça prend de 7 à 10 ans avant que les plants n’arrivent à maturité», explique la conseillère pédagogique Carole Corriveau, qui a encadré le travail des étudiantes de l’Université de Sherbrooke.
«L’ail des bois est une plante très capricieuse, qui a besoin d’un écosystème particulier pour grandir et se reproduire (souvent près des érablières). C’est une des premières pousses qu’on aperçoit au printemps et la période de récolte se déroule habituellement en mai», a ajouté Mme Corriveau.
Pour ceux qui l’ignorent encore, l’ail des bois est protégé par la loi depuis 1995. La cueillette maximum autorisée est de 50 bulbes par personne annuellement. Il est aussi interdit d’en vendre.
Il y a quelques semaines, deux individus de la région de l’Épiphanie ont été arrêtés avec 2600 bulbes en leur possession.
«La bonne nouvelle, c’est que les gens sont de plus en plus conscientisés à la problématique. Par exemple, d’une année à l’autre, les parents sont toujours plus nombreux à notre activité. Aujourd’hui (vendredi dernier), ils étaient une dizaine pour accompagner le groupe», ont fait remarquer Nancy Bolduc et Carole Corriveau.