Des «coming out» qui tournent bien

SEXUALITÉ. Même si la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie (le 17 mai) a toujours sa raison d’être, il existe de nombreuses histoires de «coming out» ou de changement de sexe qui tournent bien.

Invitées à une activité de sensibilisation à la Maison des jeunes l’Exit de Magog, en collaboration avec IRIS Estrie, Mélissa Christiaennsens et Anne-Marie Godin estiment avoir été bien épaulées par leur entourage après avoir pris la grande décision: passer du genre masculin au féminin.

«Je travaille comme sacristine concierge dans une église et ma transition s’est très bien déroulée. Certains appréhendaient le conservatisme de mes patrons, mais au contraire, ils ont été très accommodants», affirme Mme Christiaenssens.

«Après une période de vacances il y a trois ans, je suis entrée au travail et le monsieur que j’étais s’appelait désormais Mélissa. Ce changement a même amélioré l’ambiance de travail. Quand tu es bien avec toi-même, c’est plus facile d’être heureuse», ajoute-t-elle.

M. Godin n’existe plus

Retraitée de la DPJ, Anne-Marie Godin soutient aussi avoir été épaulée discrètement par certains dirigeants, même si sa nouvelle identité en a fait sourciller quelques-uns. «Je suis arrivée au bureau le 3 ou 4 janvier avec le visage maquillé et des cheveux sur la tête (elle était chauve!); mes collègues ne m’ont pas reconnue», avoue-t-elle en riant.

«Je savais que ça pouvait apporter une certaine confusion, surtout que j’avais changé mon nom et mon message sur le répondeur. Mais, j’ai toujours été quelqu’un de bonne humeur et j’ai simplement expliqué aux gens que M. Godin n’existait plus et qu’il avait été remplacé par Mme Godin.

Ancien joueur de football

Intervenant chez Iris Estrie, Antoine Hooper avait de bonnes raisons de participer à l’activité de sensibilisation de la Maison des jeunes, s’affichant lui-même comme membre de la communauté LGBT+.

Ce solide gaillard, qui a joué plusieurs années au football à Magog tout en étant entraîneur, soutient n’avoir jamais été victime de discrimination, malgré le milieu sportif parfois impitoyable. «Les autres joueurs n’avaient rien à foutre de mon orientation sexuelle. Et même si je ne l’ai jamais caché, je n’étais pas le genre à le crier sur tous les toits», explique-t-il.

«J’ai quand même vu très souvent de l’intimidation et de l’homophobie envers d’autres personnes. Voilà pourquoi c’est important d’en parler. Pour être heureux, on devrait tous pouvoir être soi-même», a fait valoir le Magogois.