Action collective visant l’Archidiocèse de Sherbrooke: des agressions sexuelles auraient aussi été commises à Magog et North Hatley

JUSTICE. L’action collective visant l’Archidiocèse de Sherbrooke implique 36 membres du clergé estrien qui auraient commis des agressions sexuelles aux quatre coins de l’Estrie, dont à Magog, Orford, North Hatley et Sainte-Catherine-de-Hatley.

Une des 42 victimes vise l’abbé Desève Cormier pour des gestes sexuels ayant eu lieu au Camp Savio de Sainte-Catherine-de-Hatley en 1949. On lui reproche aussi d’autres sévices commis à son domicile et chez la mère de l’agresseur, les deux adresses à Sherbrooke.

Une autre plainte touche Jacques Fillion pour des faits s’étant déroulés dans un chalet de North Hatley et à son domicile de Sherbrooke, entre 1972 et 1980.

Bernard Rouleau est visé pour des faits ayant eu lieu au début des années 1970 dans un autobus en direction du Mont-Orford.

Une autre victime cible Robert Jolicoeur pour des gestes commis à Magog vers 1984 et 1985. Un document de la cour explique que la victime anonyme, aujourd’hui policier, a été agressée sexuellement par cet ancien curé, aujourd’hui décédé, de la paroisse Saint-Charles-Garnier de Sherbrooke vers l’âge de 14 ou 15 ans.

À l’époque, le curé Jolicoeur donnait des cours de sexualité au Séminaire Salésien de Sherbrooke. Les jeunes savaient que l’abbé Jolicoeur invitait souvent des étudiants la fin de semaine pour des soupers. Une fois, il invite la victime et un ami à un repas bien arrosé au restaurant La Paimpolaise de Magog. La soirée s’est poursuivie dans l’ancien bar de danseuses du Vieux Moulin avant que l’agression se produise par la suite en marchant dans un parc.

«C’est là que l’abbé Jolicoeur s’est mis à coller K., pour éventuellement lui empoigner les fesses, lit-on dans les documents juridiques. K. a aussitôt repoussé l’abbé et insisté pour qu’il les ramène chez eux».

La victime a rapidement tout raconté à ses parents, qui ont informé le Séminaire Salésien des inconduites du curé, qui a par la suite cessé d’enseigner dans cette école secondaire privée.

UN ANCIEN CURÉ DE LA RÉGION EST VISÉ

L’action collective fait mention d’un ancien curé de la région. On reproche à Maurice Domingue des gestes allégués commis dans les années 1970 à son domicile et dans les bois de Sainte-Thérèse-d’Avila. Aucun autre détail n’est mentionné dans la poursuite concernant ce curé décédé en 2020 à l’âge de 87 ans.

L’abbé Domingue était un homme d’Église bien connu dans la MRC de Memphrémagog, puisqu’en plus de ses 19 dernières années auprès des paroissiens d’Ayer’s Cliff et Sainte-Catherine-de-Hatley, il avait également été à la tête des paroisses de Bolton et Mansonville durant 12 ans.

Les paroissiens l’ont aussi connu à Barnston et Kingscroft, car il y dirigeait conjointement ces cures pendant une quinzaine d’années.

AUTRES TÉMOIGNAGES

Plusieurs autres témoignages figurent dans l’action collective déposée en mai dernier, qui incluait alors une dizaine de victimes. Plus récemment, la liste a bondi à une quarantaine de noms. La majorité provient de l’Estrie, tout comme les membres du clergé qui exerçaient leur profession sur le même territoire.

Parmi la trentaine d’agresseurs allégués, on reconnaît aussi Georges-Henri Hallée, Edmond Doran, Roger Côté, Achille Larouche (Waterville), Ange-Aimé Montminy (Waterville) et Bruno Dandenault.

Me Justin Wee, de la firme d’avocats Arsenault, Dufresne et Wee, tient à souligner le courage des victimes qui dénoncent leurs agresseurs. Il invite d’autres potentielles victimes à communiquer gratuitement et confidentiellement avec son bureau au (514 527-8903). On peut aussi le contacter au jw@adwavocats.com.

Cette démarche est présidée par Sylvain Provencher. C’est ce juge à la Cour supérieure du Québec qui a autorisé l’anonymat des victimes.

Une indemnisation financière sera éventuellement réclamée.