Dépotoir Coventry: les Américains apprécient l’aide des Québécois

ENVIRONNEMENT. Des environnementalistes du Vermont remercient les Québécois montant aux barricades pour freiner l’expansion du site d’enfouissement des déchets à Coventry, un dépotoir situé à proximité de Newport et du lac Memphrémagog. Ils étaient plus de 200 personnes de part et d’autre de la frontière pour exprimer leur inquiétude devant une commission environnementale du Vermont, le 22 janvier dernier. Quelques jours après cette rencontre, l’espoir grandissait même si l’expansion a déjà été autorisée par une première instance. Le porte-parole de l’organisme DUMP (Don’t Undermine Memphremagog’s Purity), Henry Coe, applaudit l’apport des élus et écologistes québécois. «Grâce à eux, le mouvement s’active et prend de l’ampleur au Vermont. Nos concitoyens sont de plus en plus sensibilisés», se réjouit-il. Coe apprécie l’aide apportée à sa petite organisation de 130 bénévoles. «On poursuit le combat, car ce n’est pas facile de se battre contre une multinationale, comme le propriétaire Casella à Coventry, qui remet en plus des sommes d’argent dans la communauté», dit-il. Grâce à cette alliance, M. Coe est convaincu qu’il sera plus facile de convaincre les autorités de rejeter l’expansion souhaitée par Casella. «Nous avons des preuves que des produits chimiques toxiques s’écoulent du site d’enfouissement vers la rivière Black, le lac Memphrémagog et la nappe phréatique, s’inquiète-t-il. C’est inadmissible, surtout que 175 000 Estriens consomment leur eau en provenance du lac Memphrémagog.» Même si la Ville de Newport et la Municipalité de Coventry ont confirmé leur appui au projet, M. Coe rappelle que les conseils municipaux de Derby et de Barton s’opposent à l’expansion souhaitée par l’entreprise. Selon l’organisme DUMP, 70% des déchets enfouis à Coventry proviennent du Vermont. Les autres déchets arrivent notamment de Boston et de New York.   Une mobilisation estrienne Outre la contribution de DUMP, plusieurs documents et témoignages ont été déposés le 22 janvier par les différents participants, dont la MRC de Memphrémagog, la Ville de Sherbrooke, le député Gilles Bélanger, le MCI et Conservation Law Fondation. Les principales préoccupations présentées concernaient le traitement d’une partie du lixiviat du site d’enfouissement à l’usine d’épuration municipale de la Ville de Newport, les risques de contaminations des eaux souterraines au pourtour de l’ancienne partie du site et la gestion des odeurs. La demande de Casella porte sur une superficie de 51 acres et permettra de maintenir la quantité de déchets enfouis à 600 000 tonnes par année, pour les 20 prochaines années.