Déjà 32 infractions sur nos plans d’eau

NAUTISME. 32 constats d’infraction ont été donnés jusqu’au maintenant cet été à des plaisanciers ayant contrevenu à la Loi sur la marine marchande du Canada sur les lacs Memphrémagog, Magog, Massawippi et Lovering.

C’est huit de moins que l’année dernière, mais la Régie de police Memphrémagog (RPM) croit que ces statistiques seront en augmentation avec des heures de patrouille bientôt à la hausse et des barrages policiers dès le prochain week-end. « L’alcool au volant sera particulièrement ciblé en fin de semaine », annonce le lieutenant Carl Pépin.

Plusieurs infractions ont été recensées concernant la vitesse dans la baie de Magog du lac Memphrémagog, entre le quai MacPherson et la rivière Magog qui se trouve à être une zone limitée à 10 km/h. D’autres excès de vitesse ont aussi été observés dans le marais du lac Magog.

S’ajoutent de multiples constats émis à des plaisanciers ne portant pas de vêtement de flottaison sur des embarcations à propulsion humaine. La RPM rappelle ici l’importance de porter ces vestes de protection sur les planches à pagaie (paddleboards), canots et kayaks.

Selon la RPM, les amendes pour la vitesse excessive et le non-port d’un gilet de sauvetage sur une embarcation légère s’élèvent à 200 $ plus les frais administratifs.

DÉPISTAGE D’ALCOOL

18 dépistages d’alcool ont été effectués sur les quatre plans d’eau jusqu’à maintenant. Deux plaisanciers ont échoué en se soumettant à l’éthylomètre (alcootest). C’est moins que les neuf dossiers d’alcool de l’an dernier à la même date. M. Pépin explique cet écart par l’absence de barrage policier jusqu’à maintenant cet été. « Nous ajouterons très bientôt des opérations de vérifications sporadiques afin d’assurer la sobriété des conducteurs de toute embarcation de plaisance », prévient le lieutenant Pépin.

Il précise que les conséquences associées à la conduite avec les facultés affaiblies sur les lacs entraînent l’ouverture d’un casier judiciaire pour le contrevenant, l’interdiction de conduire son bateau pour un an et une amende minimale de 1000 $.

LES BONNES MANIÈRES S’APPLIQUENT AUSSI SUR L’EAU

La RPM adhère à une opération provinciale sensibilisant les plaisanciers à l’importance de garder de bonnes manières aussi sur les plans d’eau. Le respect des riverains en matière de bruit excessif est un incontournable, insiste M. Pépin. Les amendes ont d’ailleurs été augmentées afin de dissuader les plaisanciers qui auraient tendance à festoyer de manière déraisonnable. Il est primordial que le partage des lacs se fasse en tout respect entre usagers et riverains. »

Quelques dossiers de bruits excessifs se sont récemment répétés dans la baie Verte, à Austin. La RPM y tolère des attroupements de bateaux, mais de la musique trop forte risque de coûter 327 $ aux fêtards qui ne respectent pas les règles. Un constat sera émis pour chacun des bateaux.

OPÉRATION BAIE FITCH

Le Canton de Stanstead et la Municipalité d’Ogden organisaient l’Opération Fitch, samedi dernier (23 juillet). L’objectif consistait à sensibiliser les plaisanciers à la fragilité de cette zone du lac Memphrémagog.

Pour le maire Pierre Martineau (Canton de -Stanstead), c’était une autre occasion d’informer les usagers qu’il faut éviter les sports causant des vagues, un brassage de sédiment et de l’érosion sur les rives. « Notre baie est fragile, car elle est peu profonde, insiste-t-il. Chaque geste compte, car les éclosions de cyanobactéries (algues bleues) sont plus fréquentes. Leur durée et leur étendue sont inquiétantes. »

Les autres volets de cette journée de sensibilisation touchaient l’importance du lavage des embarcations, la prévention de toutes les espèces aquatiques envahissantes ainsi que le respect des règles de base en matière de sécurité.

LE NOMBRE DE BATEAUX A AUGMENTÉ DE 25,8 %

Le nombre d’embarcations a bondi de 25,8 % en plus de 10 ans, selon un inventaire effectué par le groupe Memphrémagog Conservation Inc. (MCI). Le lac compte 5203 embarcations du côté canadien, selon les estimations du groupe. Une hausse frappante a été observée dans la catégorie des embarcations très légères (kayaks et « paddleboards »). Les pontons, « wakeboats » et motomarines sont également à la hausse.

La même étude conclut à un statu quo sur le nombre de bateaux amarrés à Magog, mais la hausse a doublé sur le nombre d’embarcations recensées à Potton et à Ogden. Cette augmentation s’explique aussi partiellement par l’intérêt du nautisme en période pandémique.

Toutes ces statistiques amènent le MCI à conclure que les enjeux environnementaux, de bruit et de sécurité persistent et s’accentuent avec le temps au lac Memphrémagog.

La nouvelle présidente du MCI, Johanne Lavoie, demeure prudente au lieu de blâmer les plaisanciers, plus particulièrement ceux ayant de puissants et de bruyants moteurs.

« Nous poursuivons nos efforts de sensibilisation, mais la responsabilité de respecter les bonnes pratiques revient aux usagers », explique-t-elle.

Mme Lavoie invite les plaisanciers à consulter le guide des bonnes pratiques du MCI ainsi que sa carte interactive indiquant les endroits où circuler et ceux à éviter afin de protéger adéquatement le plan d’eau, qui est également une source d’eau potable pour 175 000 Estriens. « Certains endroits, comme les herbiers aquatiques et les zones peu profondes, sont fragiles ; il faut les éviter », prévient-elle.

Par ailleurs, on apprenait il y a quelques jours via La -Presse +, que le gouvernement fédéral songeait à resserrer ses lois afin de protéger davantage les lacs de la circulation à la hausse des bateaux motorisés.