Cuisine de rue: payer sans facture est permis

CONSOMMATION. Avec les camions de cuisine de rue de plus en plus nombreux dans les événements, certains pourraient s’offusquer à l’idée qu’il faut souvent payer sans facture et en argent. Toutefois, selon Revenu Québec, c’est légal. Du moins, jusqu’à l’été 2019. Par Maryse Mathieu Devenus prisés un peu partout, les camions de cuisine de rue prolifèrent dans les festivals et marchés, appréciés pour leurs spécialités qui ne sont pas de simples sandwichs. Même le Mont-Orford connaît un vif succès cet été avec les Mercredis cuisine de rue, au pied des pentes de ski, depuis le 11 juillet. Cependant, des familles et restaurateurs de la région ont partagé au Reflet du Lac ne pas apprécier que des transactions y soient parfois conclues sans facture et en argent. Cette pratique ne contrevient à aucune loi, selon Revenu Québec. La conseillère en communication de l’organisme gouvernementale, Marie-Pierre Blier, précise néanmoins que «l’obligation de remettre une facture produite au moyen d’un module d’enregistrement des ventes (MEV) sera étendue au secteur de la cuisine de rue (…) L’objectif est de mettre en place ces nouvelles mesures pour la saison estivale 2019», indique-t-elle. Pour fins de reportage, le Reflet du Lac s’est prêté à l’exercice d’effectuer trois transactions le 15 août dernier au Mont-Orford. Deux ont dû être payées en argent, faute de réseau wifi fonctionnel, puis une autre n’émettait pas de facture. «Le réseau ne semble pas fonctionner aujourd’hui», se désole la caissière désemparée après deux tentatives de paiement par carte de crédit ratées, devant le camion Les Jardins de Marie Bio. Même scénario du côté du camion de DT Bistro. «On veut se conformer, on a la machine de paiement Interac, mais le réseau ne fonctionne pas», regrette le chef Dominic Tremblay. À travers la «folie» de la haute saison et le sursis de Revenu Québec jusqu’en 2019, il avoue ne pas avoir cru nécessaire de programmer le service de facture. «Mais je vais certainement y remédier pour répondre à la demande. Et je ne veux pas perdre ma réputation pour ça. Puisque j’entre déjà les duplicatas de toutes ces factures comptabilisées au Café Massawippi», dit-il, consultant ce registre et énumérant les ventes effectuées à la montagne pour chaque mercredi. Améliorations à venir Pascal Mongeau, directeur général de la Corporation ski & golf Mont-Orford, affirme avoir entendu parler des difficultés de paiement en ligne, mais il soutient que le service fonctionne au bar de la terrasse. «On est en train de s’équiper pour améliorer le service et pour amener le wifi au sommet, entre autre pour répondre justement aux événements, comme celui de la Grande Coulée qui s’en vient», informe-t-il. Malgré cet inconvénient pour les paiements, la popularité des Mercredis cuisine de rue à la montagne se chiffre à près de 800 personnes à chacun de ces soirs gourmands. «C’est un beau succès! L’an prochain, on veut augmenter la variété alimentaire, peut-être plus multiculturelle. On souhaite aussi bonifier la zone famille (jeux gonflables) et débuter dès la fin des classes», annonce-t-il. Selon lui, la clientèle est variée, constituée de plusieurs familles, de retraités et de touristes. «Certains reviennent», note-t-il, fier de dire que cela répond à un besoin d’activités familiales.