Cri du cœur d’une combattante
SANTÉ. Diagnostiquée de la maladie de Lyme en octobre dernier après des années à combattre la douleur, l’Orferoise Line Nantel fonde ses espoirs sur des traitements qu’elle recevra à l’étranger dans les prochaines semaines. Des soins qui pourraient lui sauver la vie, mais qui s’accompagnent également d’une facture très élevée.
Line Nantel vit un véritable calvaire depuis maintenant huit ans. Affaiblie physiquement par cette maladie qui a attaqué son système nerveux et neurologique, elle a vu son état se dégrader année après année. Elle a même passé près d’y laisser sa peau à deux reprises, dont plus récemment cet hiver lorsqu’elle a été transportée d’urgence à l’hôpital.
Une tonne d’examens médicaux, de multiples rendez-vous dans les hôpitaux et des diagnostics contradictoires et parfois même sans réponse, voilà comment elle résume les années qui se sont écoulées jusqu’au jour où la confirmation de la maladie de Lyme est tombée. C’était en octobre 2014 par des médecins de la Californie, qui ont pris son dossier en main. «Ils m’ont dit que mon état se compare à une personne atteinte d’un cancer très avancé. Les bactéries bouffent littéralement mes globules rouges. Mon système immunitaire est détruit. De là l’urgence de la situation, car mon temps est compté.»
Visiblement amaigrie, cette mère de famille arrive à peine à se déplacer pour vaquer à ses occupations habituelles. Chaque petit mouvement, aussi banal soit-il, lui exige un effort colossal pour l’accomplir. Elle marche avec une canne, mais trop souvent, le fauteuil roulant est inévitable. «Juste monter les escaliers, c’est du sport extrême. Je suis en grande douleur, 24 h sur 24, 365 jours par année. J’ai mal et je suis au bout du rouleau. J’ai besoin d’aide», dit-elle la voix étreinte et le souffle court.
Un double combat
Non seulement elle combat pour sa vie, mais Mme Nantel doit également supporter le poids financier de ses traitements, qui ne sont pas couverts par l’assurance-maladie. Les soins qu’elle recevra en Allemagne durant trois semaines, à partir de la mi-juin, lui coûteront à eux seuls 20 000 $. Et c’est sans compter les milliers de dollars pour les traitements déjà reçus en Californie ainsi que tous ceux prévus avant et après sa visite sur le Vieux Continent. Une facture qui lui cause un stress épouvantable, confie-t-elle.
«J’ai utilisé ma carte de crédit au maximum pour payer une partie des frais. Mon conjoint travaille des 12 heures par jour, mais étant donné que je suis en arrêt maladie, on arrive à peine à joindre les deux bouts. J’ai de la famille qui m’aide énormément, qui m’avance de l’argent, mais ils ne sont pas riches. Ça ne pourra pas durer éternellement», admet cette femme âgée de 61 ans.
Collecte de fonds
Même si elle se dit humiliée de le faire, celle qui a travaillé dix ans au Centre de santé et de services sociaux de Memphrémagog lance un cri du cœur à la communauté. Une collecte de fonds a d’ailleurs été mise sur pied par les Chevaliers de Colomb de Magog pour l’aider financièrement à surmonter cette épreuve.
«Par le fait même, je souhaite que mon histoire ouvre des yeux et sensibilise les gens sur ce que je vis et surtout, sur cette maladie méconnue, qui fait des ravages dans le monde entier. Il y a des milliers de personnes qui en sont atteintes, sans même le savoir. Ça vaut la peine de lire sur ce sujet et de s’informer, car c’est ce qui m’a sauvé la vie», conclut-elle.
Pour faire un don, il est possible de contacter le Grand Chevalier Yvon Bélair au 819 843-7257. Notons que les Chevaliers de Colomb, grâce aux dons recueillis en trop pour Sébastien Jacques, et l’organisme Caritas ont déjà versé chacun 1000 $.
Qu’est-ce que la maladie de Lyme? La maladie de Lyme est causée par une bactérie qui se transmet par la piqûre d’une tique infectée. Le symptôme le plus courant est une rougeur sur la peau, à l’endroit de la piqûre. D’autres symptômes peuvent accompagner cette rougeur: fièvre, fatigue, maux de tête, raideur à la nuque et douleurs musculaires. En 2013, 70 personnes ont contracté la maladie de Lyme au Québec. (Données tirées du «Portail santé mieux-être» du gouvernement du Québec.)