Conventions collectives: des paramédics de l’Estrie font la grève

Environ 150 paramédics syndiqués à la CSN, dont ceux desservant plusieurs municipalités de Memphrémagog comme Magog, sont officiellement en grève depuis minuit dans la nuit de jeudi à vendredi.

Les travailleurs chez Ambulance de l’Estrie se joignent ainsi au mouvement de grève provincial visant à faire pression sur le gouvernement quant aux négociations pour le renouvellement des conventions collectives. Ces dernières sont échues depuis le 31 mars 2015.

«Malheureusement, il semble actuellement que la grève soit le seul moyen pour nous faire entendre, explique le président du Syndicat des paramédics de l’Estrie – CSN, Christian Beaudin. Les travaux sur les enjeux normatifs sont terminés avec la Coopérative de travailleurs d’Ambulance de l’Estrie. Mais en ce qui a trait notamment aux salaires, à la bonification du régime de retraite ainsi qu’à la charge de travail et aux horaires de travail, nous n’avons même pas reçu d’offres formelles!»

Comme moyens de pression, les appels de priorité 7 (situation clinique stable, sans risque identifié) seront traités par les paramédics de la façon habituelle. De plus, les formulaires de facturation AS-810 ne seront pas remplis par les paramédics. Précisons que les services essentiels seront maintenus pour assurer la sécurité de la population.

Pour le président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie, Denis Beaudin, cette impasse dans les négociations est la faute du ministre de la Santé, Gaétan Barrette. Ce dernier n’aurait pas, toujours selon le syndicat, donné le mandat de négocier aux diverses organisations patronales contrairement à ce qu’il avait laissé entendre en annonçant son retrait des négociations, en avril 2016. «M. Barrette est-il conscient de l’ampleur du désastre qu’il est en train de causer dans le secteur préhospitalier?, se questionne M. Beaudin. Cette grève aurait pu être évitée s’il avait pris ses responsabilités. Nous attendons un geste concret du ministère pour remettre ces négociations sur les rails. Les paramédics méritent une bien meilleure reconnaissance de leur rôle indispensable.»