Controverse au lac Lovering
Des résidants du lac Lovering demandent aux élus magogois d’intervenir pour fermer un gîte touristique qui accueillent pourtant des clients depuis maintenant cinq ans.
Une pétition d’environ 135 signatures a été déposée au conseil municipal, lundi dernier. Les signataires demandent aux élus de renverser une décision du conseil consultatif d’urbanisme (CCU), qui recommande de modifier le zonage pour y autoriser la vocation gîte touristique.
Des représentants de l’Association amicale du Domaine du lac Lovering, qui représente 275 propriétaires, sont outrés. Selon eux, les règlements de ce regroupement sont clairs: pas de commerces. De plus, le zonage actuel interdit la vocation commerciale dans le secteur du lac Lovering.
Lorraine Brunet et Jacques Lanteigne veulent complètement fermer la porte pour éviter l’arrivée de commerces supplémentaires. «On pense qu’il n’y a pas de nuisance autour d’un gîte touristique? Détrompez-vous! Des étrangers fréquentent notre plage privée, ne ramassent pas leur déchet et sillonnent nos eaux fragiles avec leur bateau pas toujours nettoyé et parfois très gros pour notre petit lac», peste M. Lanteigne.
Abattage d’arbres
Le couple Brunet-Lanteigne déplore également l’abattage complet des arbres sur trois terrains situés à proximité de leur maison. «La Ville doit agir pour faire respecter ses propres règlements, qui exigent de garder 10 % des arbres. Sinon, on va se coucher devant les tracteurs pour stopper ce carnage», prévient Mme Brunet.
Ils assurent ne pas s’opposer au développement de leur quartier. Ils protestent plutôt contre une urbanisation qu’ils considèrent «sauvage».
La Ville recule
Le conseil municipal prévoyait discuter de l’avenir du gîte touristique le 21 janvier dernier, mais les élus ont repoussé l’analyse de ce dossier à plus tard. Un registre sur cette question pourrait avoir lieu en mai plutôt qu’en février pour sonder davantage de gens, parfois partis au soleil pendant la période hivernale.
La conseillère du district Des Deux Lacs, Diane Pelletier, croit que l’absence de plaintes depuis 2008 explique peut-être pourquoi les propriétaires du gîte touristique ont pu garder les portes ouvertes sans être importunés. En janvier 2008 pourtant, la Ville de Magog, alors sous la direction du maire Marc Poulin, refusait le changement de zonage autorisant la vocation gîte touristique. Le principal argument de l’époque consistait à freiner l’urbanisation dense et intensive autour du lac Lovering. Les propriétaires du même gîte sont revenus à la charge en 2011 afin de régulariser leur commerce sur la scène provinciale.
Mme Pelletier ne croit toutefois pas qu’on observe un développement sauvage dans ce secteur. Cependant, elle comprend les inquiétudes des gens et proposera des règlements plus musclés pour éviter d’autres dérapages au lac Lovering.
Victime d’incompréhension
Johanne Bouchard, copropriétaire du gîte en question situé sur la rue Sterne, se dit victime d’incompréhension. Elle invite d’ailleurs le voisinage à la rencontrer les deux prochains dimanche (15 h) à son établissement pour une opération de sensibilisation. «Nos clients ne dérangent pas car nous n’avons que trois chambres dans un gîte isolé et entouré d’arbres», précise-t-elle.
Mme Bouchard estime les retombées économiques de son établissement à 300 000 $ annuellement.